Afrique: Forum Africa 21 - La technologie, un vecteur de gestion durable des ressources naturelles (panélistes)

Casablanca — Le secteur numérique constitue un vecteur de gestion durable des ressources naturelles, ont affirmé les participants à un panel organisé, mardi à Casablanca, dans le cadre du Forum Africa 21, tenu sous le thème "La vision de SM le Roi Mohammed VI pour une Afrique résiliente et souveraine en matière de sécurité hydrique, énergétique et alimentaire".

Ce panel, consacré à "L'innovation technologique dans la lutte contre le stress hydrique : un vecteur de développement", a été ainsi l'occasion pour les intervenants de mettre en exergue l'importance du numérique qui contribue aussi bien à la durabilité des ressources naturelles qu'au développement du secteur hydraulique et agricole aux niveaux national et international.

Ils ont également présenté les innovations technologiques en matière de dessalement et de traitement de l'eau, de réponse au stress hydrique et à la sécheresse, ainsi que les avancées et l'importance de la numérisation dans la gestion durable du cycle intégral de l'eau.

Ce panel a été aussi l'occasion de mettre en exergue le danger du changement climatique et son impact sur les ressources hydriques de la planète entière et de souligner qu'"un approvisionnement stable, tant pour la consommation humaine que pour le bon fonctionnement des écosystèmes, demeure un défi qui doit être relevé collectivement par le développement de nouvelles technologies".

Présentant un échantillon de l'écosystème innovant au niveau international, les panélistes ont aussi affirmé qu'il faut s'orienter vers l'innovation technologique dans le but de concevoir des méthodes nouvelles et pionnières qui garantissent la sécurité des ressources naturelles, notamment hydrique, et un approvisionnement équitable et adéquat pour tous.

Dans ce sens, Jeannette Pretot, Présidente de l'Ambassade de l'Eau en France, a souligné que "les nouvelles technologies permettent de voir les choses d'une manière bien scientifique, au-delà des hypothèses de conjoncture", exhortant au soutien des startups qui œuvrent dans le secteur numérique, à travers notamment l'accompagnement pour la concrétisation des idées innovantes.

"Actuellement nous avons des outils de modélisation qui nous permettent, avec l'aide de l'intelligence artificielle, de faire des scénarios futurs sur plus de 20 ans, sur l'évolution de la demande en eau pour pouvoir prendre les bonnes décisions par rapport à l'aménagement des territoires", a-t-elle relevé, notant que la réponse à la demande en eau, aux évolutions démographiques, et aux besoins en installations industrielles et touristiques nécessitent de poser les bonnes questions et de constituer une vision claire.

Elle a par ailleurs présenté l'outil STRATEAU, élaboré avec l'aide de la France, de l'Italie, du Liban et du Maroc, et mis à la disposition des pays méditerranéens. Ce dispositif élabore les solutions aux problèmes climatiques et naturels qui lui sont posés, et prévoit l'évolution des situations relatives notamment aux pressions hydriques.

Pour sa part, Saad Azzaoui, Directeur maîtrise d'ouvrages à Lydec, a fait savoir que son entreprise a fait déjà les premiers pas, en travaillant sur un plan d'action basé sur le concept de la gestion durable des réseaux d'eaux urbaines, avec des mesures pour améliorer la gestion en augmentant les réseaux de contrôle, afin de sécuriser l'alimentation en eau potable, protéger les eaux contre la contamination et surveiller davantage leurs utilisations.

Il a également mis en avant l'aspect de l'augmentation de l'offre, la croissance accrue de la population urbaine et les effets du changement climatique qui affectent de manière considérable la gestion de l'eau, précisant qu'une utilisation efficace des ressources conduira à une augmentation minimale de l'entropie et nécessitera une approche active, via le développement des techniques de contrôle des réseaux hydriques, dont les détecteurs de fuites d'eau, des systèmes d'alertes en cas d'inondation, de réparation, et d'appareillage économique de l'eau.

De son côté, Jauad El Kharraz, directeur exécutif du Regional Center for Renewable Energy & Energy Efficiency (RCREEE) en Egypte, a relevé que la sécurité de l'eau est un défi qui ne connaît pas les frontières nationales, mettant l'accent sur la nécessité d'un effort coordonné, à la fois entre les pays, et entre les ministères et institutions compétentes pour garantir la protection des ressources hdyriques.

Il a, dans ce sens, souligné l'importance du partage des données et de la coopération entre les acteurs et les spécialisées afin de développer des outils pour fournir aux citoyens des informations correctes sur les avancées de la recherche et le développement en matière du dessalement.

M. El Kharraz a par ailleurs appelé au renforcement des budgets alloués à la recherche scientifique dans le domaine de la durabilité des ressources hydriques, ainsi qu'à l'encouragement et l'incitation des startups marocaines à adopter les solutions technologiques afin de dépendre moins des sociétés internationales et d'accélérer le développement durable au niveau national.

Organisée par News Com Africa Holding, en partenariat avec le ministère de l'Equipement et de l'Eau, la première édition du Forum Africa 21 est un nouveau rendez-vous annuel qui met l'Afrique à l'honneur et se projette sur les nouveaux enjeux et défis du continent africain, et se veut une plateforme de référence pour les thématiques liées à la résilience, et à la sécurité alimentaire sur tous ses aspects.

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