Madagascar: Organisation de la présidentielle - La CENI réclame un budget de 145 milliards d'ariary

Après avoir publié une proposition de calendrier pour l'élection présidentielle, la CENI avance une estimation de budget pour l'organisation des deux tours de vote. Les négociations avec le gouvernement et les discussions avec les PTF s'engagent.

Négociations en cours. Après la question du calendrier électoral qui est pratiquement acquis, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le gouvernement doivent s'accorder sur un autre point. Celui du budget à allouer pour l'organisation des opérations de vote pour les deux tours de la présidentielle.

Le sujet a été soulevé durant une réunion tripartite, à huis clos, entre le gouvernement, la CENI et les Partenaires techniques et financiers (PTF), vendredi, à la salle des séances du ministère des Affaires étrangères, à Anosy. Selon les informations, la CENI présente une estimation budgétaire de 145 milliards d'ariary pour mener à bien l'organisation des deux tours de la course à la magistrature suprême. Une information confirmée par Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI.

"Cette enveloppe couvre toutes les prévisions de dépenses, allant de la logistique, de l'impression des imprimés électoraux et des bulletins de vote, jusqu'au différentes indemnités et autres coûts additionnels", explique Soava Andriamarotafika. Jusqu'à nouvel ordre, le financement de l'organisation des élections se fera sur fond propre de l'Etat. Bien que les PTF fassent part de leur volonté d'appuyer la mise en œuvre du processus, ils en sont encore aux déclarations d'intention jusqu'ici.

À s'en tenir aux indiscrétions qui découlent de la réunion de vendredi au ministère des Affaires étrangères, certains partenaires internationaux privilégient plus les appuis logistiques. Il a ainsi été demandé à la CENI de fournir des détails sur les matériaux dont elle a besoin et pour quand. Aussi, les discussions, voire les négociations au sujet du budget électoral proprement dit, se passent entre la Commission électorale et le gouvernement pour l'heure.

Calendrier

À s'en tenir à l'estimation avancée par la CENI, les 45 milliards d'ariary prévus dans la loi de finances 2023, selon Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, sont loin de faire le compte. Une révision à la hausse dans une loi de finances rectificative s'impose visiblement.

À entendre les dires de Christian Ntsay, Premier ministre, durant son interview diffusée à la Télévision nationale, le 20 janvier, le gouvernement ne compte pas accepter en bloc le budget présenté par la CENI. "La CENI ne part pas de rien", a déclaré le locataire de Mahazoarivo lors de cette sortie médiatique.

Le Premier ministre rappelle qu'il y a déjà eu des élections depuis 2018, avec des acquisitions de matériels comme les urnes, ou des équipements informatiques. "Nous allons analyser ensemble le budget que soumettra la CENI et nous allons octroyer le rajout nécessaire", a alors ajouté Christian Ntsay. Quoi qu'il en soit, les négociations durent depuis une semaine entre le gouvernement et la CENI au sujet de ce budget électoral. Une révision à la hausse de la somme initiale est néanmoins incontournable.

La réunion tripartite de vendredi a par ailleurs été l'occasion pour les parties prenantes de discuter "à bâton rompu", sur le processus électoral.

Les PTF, d'un côté, ont fait part de leurs appréhensions. Des questions à propos de la crédibilité de la Commission électorale nationale indépendante, mais aussi, sur les risques d'une crise post-électorale, ont été soulevées par un ambassadeur durant les discussions. Le gouvernement et la CENI de l'autre côté se sont évertués à les rassurer.

Un point mis en avant durant les échanges qui se sont déroulés à huis clos, à la salle de séance du ministère des Affaires étrangères, est celui du calendrier de l'élection présidentielle. Le Premier ministre aurait ainsi indiqué qu'après l'avis favorable émis par la Haute cour constitutionnelle (HCC), la convocation des électeurs aux dates proposées par la CENI ne sera plus qu'une formalité.

Dans un avis publié la semaine dernière, la HCC a indiqué que la date du 9 novembre pour le premier tour, et celle du 20 décembre pour la seconde manche, proposées par la CENI, ne sont pas contraires à la Constitution. Devant les PTF, le locataire de Mahazoarivo aurait indiqué que la convocation des électeurs devrait intervenir dès le conseil du gouvernement qui suivra la réunion tripartite. Cette semaine donc, sauf changement.

"Les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en conseil du gouvernement, après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la Commission électorale nationale indépendante, pour tout mandat qui arrive à son terme", dispose la loi organique sur le régime général des élections et des référendums.

Sur les ondes de la Radio Madagasikara, la RNM, vendredi, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, mais aussi porte-parole du gouvernement, avait soutenu qu'en général, l'Exécutif confirme toujours le calendrier proposé par la CENI. Sauf revirement, n'y a plus qu'à attendre le décret de convocation des électeurs donc.

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