Techniciens et experts juridiques de la plateforme juridique du projet pour l'autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (Swedd) qui planchent sur un cadre juridique approprié pour le projet, sont appelés à prendre en compte, dans leur réflexion, toutes les évidences scientifiques qui sont à l'origine afin de proposer des « réformes consolidantes ».
L'invite est du directeur de cabinet du ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants du Sénégal. C'était à l'ouverture des travaux de l'atelier régional de partage d'expériences entre les membres de la plateforme juridique du projet SWEDD, le mardi 21 février à Dakar.
M. Mouhamed Ndiaye a d'emblée attiré l'attention des professionnels du droit sur la nécessité de proposer des réformes nécessaires qui se fondent sur les valeurs et réalités africaines pour consolider les acquis réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques.
Pour lui, cette plateforme conçue et animée par les juristes ne doit pas être exclusivement réservée aux acteurs du droit mais à tout l'écosystème. Il souhaite ainsi que les juristes modélisent les réformes les plus appropriées pour embarquer toutes les dimensions socio-économiques du SWEDD.
« Les juristes doivent réfléchir de façon holistique à quoi nous devons pouvoir apporter toutes les réformes nécessaires qui se fondent sur nos valeurs pour consolider les acquis réalisés dans le cadre la mise en œuvre des politiques publiques mais en plus consolider nos nations ».
De l'avis de M. Ndiaye, « il faut éviter les réformes qui déstabilisent où qui créent des distorsions. Nous souhaitons des réformes consolidentes ».
Avant d'ajouter que cette perspective doit s'énoncer sur l'« Indice genre du dividende démographique » et l'« Indice monitoring du dividende démographique». Ce sont deux indicateurs synthétiques qui vont verrouiller le modèle économique en vue de la capture du dividende démographique et de l'autonomisation des femmes.
Abondant dans le même sens, Mme Eleonora Cavagnero de la Banque Mondiale appelle également les juristes à œuvrer pour l'atteinte des objectifs de cette initiative pour renforcer la résilience des femmes du Sahel.
A cet effet, elle a insisté sur l'importance de la contribution des institutions panafricaines dans le processus sans oublier de magnifier l'expansion du SWEDD qui va couvrir 13 pays.
Pour rappel, la présente plateforme vise à renforcer la compréhension des droits des femmes et renforcer les compétences en matière de la promotion et la protection des droits des femmes, afin d'améliorer l'application de la loi et le traitement des cas de violation des droits des femmes dans les domaines d'intervention du projet SWEDD.
Se voulant plus rassurante, Mme Argentina Matavel Piccin, Directrice Régionale de UNFPA pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre de préciser que cet atelier de quatre jours œuvre pour réduire l'écart entre les textes ratifiés sur l'égalité femmes-hommes, l'adoption des lois nationales et leur application.
Il est ainsi attendu des participants de ce conclave de Dakar des réformes en matière de promotion et de protection des droits des femmes à la santé, à l'éducation, l'autonomisation économique des femmes et l'accès à l'entreprenariat des femmes à faciliter la réalisation et l'exécution des plans d'actions nationaux.
Ce qui viendra compléter les propositions faites sur la lutte contre le mariage des enfants, la grossesse précoce, les violences basées sur le genre, la réduction des besoins non satisfaits en planification familiale, et l'intelligence démographique.
Le Sénégal a déjà son plan d'action pour faire le saut
L'atelier régional de la plateforme des juristes du SWEDD se tient dans un contexte où le Sénégal est en pleine formulation et des discussions avancées avec la Banque mondiale.
Selon le Directeur de Cabinet du ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants, « nous travaillons à élaborer le cadre de gestion environnemental et social à travers le plan d'engagement environnemental et social, le plan de mise en œuvre des parties prenantes ».
Pour Mouhamed Ndiaye, cet atelier des juristes qui entre dans le cadre de la pré-évaluation du projet SWEDD vient à point-nommer dans la mesure où il donne l'opportunité aux nouveaux pays de trianguler avec toutes les informations mobiliser par rapport aux pays.
Dans cette dynamique, le Sénégal en a répertorier certains axes qui sont structurées autour de trois composantes dont la demande de soin en ce qui concerne la santé maternelle et infantile.
Ce qui, d'après lui, passera par deux actions clés à savoir la communication pour un changement de comportement mais également des interventions communautaires.
Le maintien des filles à l'école est un élément essentiel pour le pays, ainsi que le développement des compétences de vie pour les adolescentes, l'autonomisation des femmes et des filles par une offre d'opportunités économiques et financières. A cela, le directeur de cabinet y a greffé la prise en compte des violences basées sur le genre.
Avant de préciser que : « ces quatre sous-projets embarqués dans des interventions communautaires structurent notre plan d'action ».