Si le cyclone Freddy n'a pas apporté autant de pluies dévastatrices lors de son passage, les prix des légumes ont, eux, pris l'ascenseur. Au marché de Vacoas, hier, les marchands ont fait le déplacement. "On pense que les acheteurs ne seront pas aussi présents aujourd'hui", avance l'un d'eux. Toutefois, les prix ont augmenté, et la faute viendrait des encanteurs, selon les marchands. "Certains en profitent pour augmenter les coûts."
Shyam, marchand de pommes d'amour, s'attend à encore de longues semaines difficiles. "Pour le moment, je pense qu'il est encore trop tôt pour faire un constat de la situation réelle au sein des plantations. Il faut attendre deux, voire trois, jours." Mais il pense que les consommateurs vont devoir mettre la main à la poche. "Aujourd'hui, les prix ont déjà augmenté.
Pourtant, ce sont des légumes ramassés alors que le cyclone n'était pas encore passé. Imaginez un peu comment cela sera lors des prochaines semaines... Une hausse est inévitable." Prenant l'exemple de la pomme d'amour, il pense que les prix vont varier entre Rs 50 et Rs 75 la livre à partir de vendredi. Exerçant ce métier depuis 25 ans, il confie n'avoir jamais rencontré une telle situation. "C'est vrai que l'on attendait la pluie, mais quand elle est venue, elle a affecté les plantations."
Au niveau de la Chambre d'agriculture, on fait comprendre que les légumes ont plutôt bien résisté au cyclone Freddy. "Cependant, sur certaines parcelles de giraumon en plein champ, on note que des fleurs sont tombées et déja l'apparition de pourriture liée à la forte humidité́ des sols. Nous pouvons déja dire que les rendements seront donc affectés.
Certaines cultures fruitières comme la banane ou la papaye étant très fragiles, ont, dans plusieurs régions, été fortement impactées par la pluie et le vent", avance la secrétaire générale, Jacqueline Sauzier. Au niveau des serres, certaines structures ont été affectées par le passage du cyclone. "Les membres parlent de dégâts sur les structures avec des estimations de pertes de production variant entre 15 % et 20 % dans certaines serres. Maintenant, les planteurs craignent et contrôlent la prolifération de champignons et de bactéries."
Pour ce qui est de la culture cannière, il revient que certaines régions ont été impactées, surtout à l'Ouest où l'on estime la perte de rendement entre 5 % et 8 %. Les planteurs et les vendeurs ont de quoi s'inquiéter à nouveau. Une autre perturbation circule dans l'océan Indien, et est suivie de près par les météorologues.