Casablanca — Avec l'appui de l'Initiative nationale pour le Développement humain (INDH), le Centre Al Amal pour enfants autistes et handicaps similaires, érigé à Sidi Messaoud est aujourd'hui un espace d'affinement et de développement des compétences, et de mise en valeur de la créativité artistique de ces enfants aux besoins spécifiques mentaux.

À l'origine de la création de ce projet, l'Association Amal pour les enfants aux besoins spécifiques mentaux, qui s'est chargée, avec le reste des partenaires et des parents des enfants, d'oeuvrer à éveiller l'esprit d'initiative chez ces enfants, afin de contribuer à leur intégration harmonieuse dans la société à travers la scolarisation et/ou la formation dans des domaines à même de faire éclore leurs talents et d'aiguiser leurs capacités.

Dans une déclaration à M24, la chaîne d'information en continu de la MAP, la présidente de l'Association, Touria Mabrok, a indiqué que le centre Al Amal (espoir) est l'un des cinq structures dans lesquels l'association prend en charge des personnes atteintes d'un handicap mental, d'autisme ou de trisomie 21, et dont l'âge varie entre 5 et 26 ans.

Selon Mme Mabrok, quelque 360 personnes ont bénéficié des services de l'association dans tous ses centres situés dans les préfectures d'Anfa, Al Fida-Mers Sultan et Ain Chok, passant de seulement cinq bénéficiaires en 2010. Elle a noté que le soutien éducatif, médical et para-médical a permis l'insertion de plus de 50 bénéficiaires dans l'éducation inclusive, se réjouissant du fait que certains d'entre eux se sont même imposés devant les autres enfants à l'école publique.

Afin d'atteindre les objectifs escomptés, a poursuivi la responsable associative, les centres ont été dotés d'équipements et d'outils pédagogiques aux normes internationales, outre des formations intensives dont bénéficient les cadres de l'association pour être toujours au diapason des dernières nouveautés scientifiques et opérationnelles, ainsi que des campagnes de sensibilisation des parents le but étant de conjuguer les efforts selon un programme précis qui place l'enfant à la tête des priorités de tous.

L'association, a remarqué Mme Mabrok, ambitionne également de créer des projets générateurs de revenus au profit des bénéficiaires, dont la plupart est issue de familles nécessiteuses.

Lors d'une tournée dans les dépendances du centre accompagnés de Mme Lakbira Azzi, directrice pédagogique, celle-ci a expliqué que les enfants bénéficiaires sont d'abord référés à un psychologue du centre pour définir leur état de santé et déterminer la nature du handicap qu'ils présentent avant d'entamer le processus de leur intégration progressive parmi leurs pairs.

En conséquence, a ajouté la responsable pédagogique, l'enfant est soumis à un programme pédagogique individuel régulier dans lequel tout le personnel médical et paramédical -- psychologues, orthophonistes, psychomotriciens-- est impliqué afin d'identifier les handicaps et les potentiels et ce, en coordination avec les parents afin d'optimiser le temps et les efforts.

Des témoignages de bénéficiaires pris sur place reflètent la qualité des résultats obtenus. En effet, six des 94 enfants du centre ont pu être intégrés directement dans les établissements scolaires publics, en plus de deux autres en phase d'acclimatation.

Mieux encore, l'un des enfants pris en charge par l'Association a obtenu, l'année dernière une moyenne de 9,16 sur 10, ce qui lui a permis d'intégrer, durant l'actuelle année scolaire, la 5e année du primaire.

Dans une déclaration similaire, la cheffe de la Division des affaires sociales à la préfecture de Ain Chok, Hind Hanine, a rappelé que le centre Al Amal s'inscrit dans le cadre d'une série de projets approuvés par la Commission provinciale du développement humain (CPDH).

Une enveloppe de 12 millions de dirhams a été allouée à la réalisation de ce centre, a-t-elle fait savoir, ajoutant que l'INDH y a contribué à hauteur de 7 MDH, outre 2 MDH pour le financement des équipements, alors que le reste du budget a été assuré par des bienfaiteurs.

D'une capacité de 100 enfants, le centre offre des activités parallèles qui répondent à tous les goûts (travaux manuels, gastronomie, peintures, jardinage, sport, musique, théâtre, informatique... )

Pour les personnes ayant dépassé l'âge de la scolarité, le programme que la CPDH aspire à réaliser consiste à offrir aux bénéficiaire des cinq centres des formations qui facilitent leur insertion facile dans le marché du travail, a conclu Mme Hanine.