En RDC, le gouvernement et la communauté humanitaire ont lancé, ce mercredi à Kinshasa, le plan de réponse humanitaire 2023. Plus de deux milliards de dollars sont nécessaires pour financer les besoins humanitaires dans le pays.
Épidémies, violences des groupes armées, pauvreté, catastrophe naturelle, malnutrition... Les situations de crise se sont multipliées ces derniers mois et les autorités, avec la communauté humanitaire, visent à mobiliser des fonds pour financer les besoins critiques de 10 millions de personnes vulnérables dans le pays.
Ainsi, ils estiment qu'il faut 2,25 milliards de dollars pour répondre à la crise humanitaire dans le pays, soit 450 millions de dollars de plus que l'an dernier.
Ces besoins explosent en raison notamment du regain de violence dans la province du Nord-Kivu où les combats entre l'armée et les rebelles du M23 ont provoqué un déplacement brutal de plus de 600 000 personnes. En Ituri, des localités continuent d'être le théâtre de massacres intercommunautaires. Et quant au Sud-Kivu, des maladies comme la rougeole continuent de décimer des vies.
26 millions de personnes en insécurité alimentaire
À travers le pays, plus de 26 millions de personnes sont confrontées à l'insécurité alimentaire. Une situation qui fait de la RDC le pays le plus affecté au monde. Mais il n'y a pas que les crises internes au pays qui expliquent la hausse de la demande des fonds, selon Bruno Lemarquis, le coordonnateur humanitaire dans le pays. Avec le conflit en Ukraine, l'inflation sur les marchés a aussi occasionné la hausse des coûts de transport et de logistique.
Mais bien que l'aide humanitaire est absolument indispensable, elle n'est pas la solution au problème humanitaire. La solution viendra de la résolution des conflits, c'est-à-dire le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité.
Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire en RDC
Pour obtenir les 2,25 milliards de dollars, il compte sur la bonne volonté des bailleurs de fonds qui doivent également s'occuper d'autres crises dans le monde, notamment en Turquie et en Syrie.
De son côté, le gouvernement, selon le ministre des Affaires sociales, Modeste Mutinga, compte lancer une campagne de plaidoyer à travers le monde pour attirer l'attention des bailleurs sur la crise humanitaire, selon lui, " oubliée ", en RDC. L'an dernier, seuls 49 % des fonds nécessaires ont été obtenus.