La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a fait d'énormes progrès en matière de renforcement des capacités des États membres à prévenir et à combattre la violence sexuelle et sexiste (SGBV). En effet, ces avancées surviennent dans le sillage de l'approbation d'outils et de stratégies qui orientent la lutte régionale contre la violence sexiste en août 2021.
Le Programme de soutien à la paix et à la sécurité dans la région de la SADC (SPSS) est financé par l'Union européenne. Grâce aux nombreux commentaires des États membres, le programme a conçu deux outils : les lignes directrices régionales de formation sur la violence sexuelle et sexiste ; et les lignes directrices pour l'élaboration de procédures opérationnelles standard (POS) en matière de violence sexuelle et sexiste. Ces outils ont servi à développer une masse critique de prestataires de services capables de réagir efficacement à la violence sexiste. Et ce, en coordonnant les actions contre la SVBG et en éduquant et en sensibilisant le public à ces fléaux au niveau national.
Grâce à des interventions régionales, les capacités des agents de police/forces de l'ordre, du secteur pénitentiaire et des ministères/départements du Genre dans tous les États membres ont été renforcées. En outre, des prestataires de services clés du Botswana, de l'Eswatini, du Malawi, du Mozambique, de la Namibie, de la République-Unie de Tanzanie, de la Zambie et du Zimbabwe ont été formés. Les États membres ont également recours à ces outils dans l'élaboration de stratégies et lignes directrices nationales, spécifiques au contexte, en matière de violence sexuelle et sexiste dans le secteur public, notamment en situations de réfugiés et humanitaires.
Dans le but de renforcer davantage les capacités, le programme a organisé une formation régionale des formateurs destinée aux enquêteurs de tous les États membres de la SADC. De plus, les commissaires des services correctionnels/pénitentiaires ont été contactés afin de discuter de la réinsertion des auteurs de violences sexuelles et sexistes. En conséquence, des travaux sont en cours en vue d'élaborer une ligne directrice régionale sur la réhabilitation et la réinsertion des auteurs de violences sexuelles et sexistes. L'organisation de coopération régionale des chefs de police de l'Afrique australe (SARPCCO) a également été contactée. Les échanges ont mis l'accent sur l'orientation des policières sur les stratégies et outils régionaux de lutte contre la violence sexuelle et sexiste.
En outre, le programme a élaboré un rapport d'examen et d'inventaire des législations relatives à la violence sexuelle et sexiste. Ledit rapport a été approuvé par les ministres responsables du Genre/de la condition féminine en août 2021. Le rapport a servi pour faire appel aux parlementaires et parties prenantes aux Seychelles, en Eswatini et en Namibie et les sensibiliser. Il a servi de base aux dialogues avec les parlementaires concernant la mise en œuvre et l'examen de la législation sur la violence sexuelle et sexiste au niveau national.
La gestion des données sur la violence sexiste reste au centre de l'intervention régionale. À cet effet, le programme soutient les travaux en cours sur la révision et la simplification des indicateurs de violence sexiste.
Les travaux se poursuivent et davantage d'États membres seront touchés par le programme. D'ici la fin du programme SPSS, on s'attend, entre autres résultats positifs, à une plus forte capacité régionale et nationale pour faire face à la prédominance de la violence sexuelle et sexiste.