En raison de la guerre contre le M23 mais aussi des autres conflits et du changement climatique, la République démocratique du Congo atteint cette année des records.
Ce document, diffusé chaque année, permet notamment de budgétiser les besoins humanitaires sur l'année à venir.
2,25 milliards de dollars. C'est la somme que demande le gouvernement et la communauté humanitaire aux différents bailleurs de fonds pour soulager le peuple congolais.
Une somme de taille pour une crise de taille. Ce que nous explique Bruno Lemarquis, coordinateur humanitaire des Nations unies dans le pays.
"Il y a à peu près un Congolais sur quatre qui est en situation de vulnérabilité, avec 26.4 millions de personnes. Ce qui détermine ce chiffre, c'est essentiellement l'insécurité alimentaire. Il y a en RDC 26,4 millions de personnes en insécurité alimentaire, ce qui est le plus grand chiffre au monde en termes de population", a-t-il expliqué.
Les enfants, premières victimes
Parmi ces 26,4 millions de personnes, 6,4 millions d'entre elles, dont la majorité sont des enfants de moins de cinq ans, souffrent de malnutrition aiguë. Un chiffre qui n'a fait qu'empirer depuis 20 ans.
Alors, cette augmentation de la demande d'aide, qui s'élevait à 1,88 milliards de dollars l'année passée, s'explique notamment par la dégradation de la situation humanitaire dans le pays.
Et plus particulièrement depuis la résurgence de la guerre contre le M23, à la fin de l'année 2021, qui a causé le déplacement de centaines de milliers de personnes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi qu'en Ituri.
Mais une autre raison, indirecte celle-ci, est à chercher du côté du conflit russo-ukrainien, qui a entrainé une augmentation des prix sur le marché mondial.
"Le coût des produits importés, le coût des transports, le coût des opérations et de la logistique, tout cela a augmenté du fait de l'inflation", a estimé Bruno Lemarquis.
Traiter la crise dans son intégralité
Quoiqu'il en soit, cet argent doit servir aux 489 acteurs humanitaires, nationaux comme internationaux, qui œuvrent en RDC.
Et pour Nathaniel Allaire Sévigny, membre du comité exécutif du forum des ONG internationales, composé de 128 organisations, il est aujourd'hui plus que nécessaire que tous les membres de la communauté humanitaire, du développement et du gouvernement se coordonnent pour traiter la crise dans son intégralité.
"Adresser les besoins humanitaires, c'est une priorité, c'est une grande nécessité. C'est d'ailleurs pour cela que vous aviez toute la communauté humanitaire qui était présente aujourd'hui. Mais il est aussi primordial d'adresser les causes profondes de cette crise. C'est de cette façon seulement que l'on pourra réduire les besoins humanitaires dans le futur", a déclaré Nathaniel Allaire Sévigny.
Car si 26,4 millions de personnes sont dans le besoin, seulement dix millions d'entre elles ont été ciblées par le plan de réponse humanitaire.