En pleine année électorale, focus sur les défis que rencontrent les habitants de certaines provinces du pays. Celle du Katanga regorge de nombreuses mines.
Depuis la colonisation, la région du Katanga a toujours été au cœur des enjeux politiques à cause de ses ressources minérales mais aussi de sa contribution au budget national, rappelle Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l'Observatoire d'études et d'appui à la responsabilité sociale et environnementale.
En période électorale, le risque, souligne Freddy Kasongo, est que les provinces génèrent des revenus dont une partie pourrait être utilisée pour soutenir un candidat.
" Voilà pourquoi au niveau de la société civile, nous militons davantage pour plus de transparence, notamment avec des mécanismes comme l'ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, ndlr), affirme Freddy Kasongo à la DW. Nous militons aussi pour que la gestion de ces ressources au niveau des provinces et des entités territoriales décentralisées se fasse de manière à respecter les lois du pays. Et nous espérons qu'à l'issue des élections qui seront organisées, nous aurons, cette fois-ci, plus ou moins des responsables politiques qui pourront gérer la chose publique pour l'intérêt des populations. "
Partage équitable des ressources ?
Qui dit Katanga, dit mines. Cependant, insiste Sabin Mande, chercheur-enseignant à l'université de Lubumbashi, quand on parle des mines, il faut tenir compte des questions environnementales. Malheureusement, celles-ci ne sont pas prioritaires dans les objectifs des entreprises ou des responsables politiques.
" Quand vous lisez les projets des société et de toutes ces structures politiques, on ne retrouve pas de détails sur l'aspect environnement. Je ne vois pas ces politiciens se focaliser sur l'aspect de l'environnement d'autant plus qu'aujourd'hui, avec tout ce qu'il y a comme niveau de corruption, de détournements de fonds, je crois qu'ils vont plus se focaliser sur ces questions plus économiques, en termes de détournements de fonds, de corruption, de trafic d'influence, que sur les aspects de l'environnement, " précise l'enseignant à la Deutsche Welle.
Crise de confiance envers les politiques
La province du Katanga est une province riche, certes, mais le fossé persiste entre la richesse des entreprises minières et la pauvreté de la population, rappelle Denise Maheho, membre de l'Union congolaise des femmes des médias. Selon elle, le danger est que les Congolais perdent confiance dans leurs représentants politiques.
"Aujourd'hui, les gens n'ont pas confiance dans les politiciens. Ils disent que ce sont les mêmes, ils agissent de la même façon, c'est le même système qui continue, observe la journaliste sur la DW. Reste à voir ce qui va se passer pendant les élections, quels types de candidats il y aura, est ce qu'ils vont pouvoir gagner la confiance des électeurs ? Tout ça ce sont des questions à voir le moment venu. Pour l'instant, on observe plus un sentiment de découragement, beaucoup de gens risquent de s'abstenir d'aller voter. "
Selon un rapport datant du 16 février dernier, la commission électorale a fait savoir que pour la province du Haut-Katanga, située dans l'aire opérationnelle 2, seulement 644.549 personnes ont été enrôlées sur les plus de trois millions attendues.