Afrique du Sud: Le gouvernement sud-africain reprend la moitié de la dette de la compagnie d'électricité Eskom

En Afrique du Sud, le ministre des Finances a présenté son budget pour 2023 devant les parlementaires réunis au Cap ce mercredi. Et face à une crise de l'électricité sans précédent, l'État sud-africain vole à nouveau au secours de l'entreprise nationale Eskom.

Alors que le géant public de l'électricité Eskom, au bord de l'effondrement, représente un risque pour le pays, les finances publiques vont une nouvelle fois soutenir sa convalescence, comme l'a annoncé le ministre des Finances, Enoch Godongwana : " Nous proposons un accord pour alléger la dette d'Eskom à hauteur de 254 milliards de rands, 13 milliards d'euros. Cet accord s'accompagne de conditions très strictes, pour protéger les fonds publics, avec, entre autres, l'obligation pour l'entreprise de se concentrer sur la maintenance de son parc de centrales existantes, afin d'augmenter la quantité d'électricité disponible. " Le ministre a aussi détaillé un ensemble d'avantages fiscaux, pour les entreprises et les particuliers, afin d'inciter au développement de l'énergie solaire.

Mais ce nouveau sauvetage d'Eskom n'est évidemment pas sans conséquences pour le budget de l'État. " À cause, en grande partie, de cet allégement de la dette d'Eskom, la dette du gouvernement devrait se stabiliser à un niveau plus élevé que prévu, soit à 73,6% du PIB en 2025-2026. Cela nous fait prendre trois ans de retard sur nos prévisions ", a précisé Enoch Godongwana.

Le pays attend également de savoir, d'ici ce week-end, s'il sera placé sur la liste grise du Groupe d'action financière (Gafi) pour son manque de mesures contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ce qui pourrait mettre son économie un peu plus en difficulté.

Le PDG d'Eskom débarqué plus tôt que prévu

Andre de Ruyter, démissionnaire de la compagnie publique d'électricité sud-africaine Eskom, a été chassé de son poste dès ce mercredi, a annoncé Eskom dans un communiqué. PDG d'Eskom depuis 2020, il avait annoncé sa démission en décembre mais devait rester en poste jusqu'à fin mars pour donner à l'entreprise le temps de lui trouver un remplaçant. Le Conseil d'administration a décidé que Andre de Ruyter n'avait " pas besoin d'effectuer le reste de son préavis " et était " libéré de ses obligations avec effet immédiat ", a indiqué Eskom.

Quelques heures plus tôt, l'ex-PDG avait, dans une interview, émis des doutes sur la volonté politique du gouvernement de lutter contre la corruption endémique au sein d'Eskom. En décembre, peu avant de présenter sa démission, il avait été victime d'une tentative d'empoisonnement.

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