Au Congo-Brazzaville, le Centre d'action pour le développement (CAD) a publié son rapport annuel sur les droits humains dans le pays. Le président de cette ONG demande " aux autorités d'examiner réellement des violations manifestes " et " des mesures pour assainir l'appareil sécuritaire ", la police et la force publique étant mises en cause par le CAD.
Au Congo-Brazzaville, la situation des droits de l'homme se dégrade, estime le Centre d'action pour le développement (CAD), qui vient de publier son rapport annuel : arrestations et détentions arbitraires, torture, usage excessif de la force létale, expulsions forcées et de plus en plus de bavures de la police contre les jeunes, au nom de la lutte contre le banditisme. L'organisation non-gouvernementale (ONU) a eu connaissance de 572 atteintes aux droits humains en 2022.
Le directeur exécutif du CAD, Trésor Nzila, estime qu'une réforme de la police est indispensable. " S'il y a une demande directe aux autorités, c'est d'examiner réellement les violations manifestes des droits humains que nous signalons dans notre rapport, prendre aussi des mesures pour assainir l'appareil sécuritaire ", déclare-t-il au micro de Claire Fages.
" Une police qui n'est pas professionnelle "
" Aujourd'hui, nous avons une police et une force publique qui n'est pas professionnelle, qui est dans une large mesure un des problèmes dans la jouissance des droits humains dans le pays. Il y a des réformes à faire et cela demande aussi une volonté politique pour appliquer toutes les lois qui sont promulguées, les conventions qui sont ratifiées ", poursuit-il.
Et Trésor Nzila de conclure : " La situation au Congo, c'est l'histoire d'un hiatus. Il y a une contradiction énorme entre l'affirmation solennelle des droits de l'homme et leur négation tragique dans la pratique. "
À noter que les autorités de Brazzaville n'ont pas répondu aux sollicitations de RFI sur le contenu de ce rapport.