À trois jours des élections générales, l'ex-chef de l'État et président du Comité national pour la paix Abdulsalami Abubakar a, à cette occasion, rappelés les candidats et les partis à leur devoir, insistant sur la dégradation du climat électoral durant la campagne.
À l'approche des élections, les partis politiques et leurs candidats à la présidence ont signé mercredi 22 février le deuxième accord de paix national, en promettant non seulement de garantir des élections pacifiques, mais aussi d'en accepter le résultat. Les principaux candidats à la présidence, Bola Tinubu de l'APC, Peter Obi du Parti travailliste, Atiku Abubakar du PDP et Rabiu Kwankwaso du NNPP, ont signé le pacte de paix au Centre de conférence international d'Abuja.
L'événement, qui était le deuxième de la série, était organisé à Abuja par le Comité national pour la paix, dirigé par l'ancien chef d'État, le général Abdulsalami Abubakar, retraité. Muhammadu Buhari était présent pour l'une de ses dernières apparitions publiques en tant que président sortant du pays.
Le rappel à l'ordre de l'ex-président Abdulsalami Abubakar
Abdulsalami Abubakar a longuement insisté sur la dégradation du climat électoral durant la campagne. Il regrette notamment que les principaux partis aient bafoué les premiers accords de paix signés en septembre. Il a notamment pointé les violations commises : à 44% par les porte-parole des partis politiques, à 26% par des membres des partis, à 19% par les candidats à la présidence eux-mêmes.
Ces violations étant bien souvent des discours de haine ou des intimidations et menaces voilées. Abdulsami Abubakar a ensuite déploré les violences commises sur le mois de janvier, avec au moins 15 enlèvements, au moins 30 meurtres et au moins six attaques lors de rassemblements de campagne politique.
Il a enfin encouragé les partis politiques à respecter le fait que seule l'Independent National Electoral Commission (Inec) a l'autorité constitutionnelle d'annoncer les résultats.
Un Nigeria qui vit au rythme du calendrier électoral
La crise du naira, la monnaie nationale, épuise et met sous tension des centaines de millions de Nigérianes et Nigérians. Car l'absence d'argent liquide a un impact énorme sur les besoins de base : manger, boire, se déplacer. De nombreuses banques vont être fermées à partir de ce 23 février. Les universités fédérales et les établissements scolaires ont mis en vacances étudiants et élèves pour plusieurs semaines. Idem pour la fermeture des administrations.
Le pays est sous cloche et vit déjà au rythme du calendrier électoral, avec l'habituelle transhumance des électeurs, puisque beaucoup de personnes retournent dans l'État où ils se sont enregistrés pour voter.
Réécoutez notre édition spéciale présentée par Sébastien Duhamel à deux jours des élections générales au Nigeria, avec : Vincent Hiribarren, maitre de conférences au King's College à Londres, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Liza Fabbian et Moïse Gomis, correspondants de RFI au Nigeria, Amélie Tulet, notre envoyée spéciale.