Congo-Brazzaville: Belgique - Un ancien ministre condamné pour corruption au pays

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, le 23 février, l'ancien ministre de l'Economie de la Wallonie et ancien bourgmestre de Waterloo, Serge Kubla, à une peine de deux ans de prison avec sursis, 60 000 euros d'amende (portés à 480 000 euros après indexation) et à une confiscation de 600 000 euros pour corruption de mandataires politiques et de mandataires congolais de sociétés ainsi que pour blanchiment d'argent, indiquent des médias belges.

Le tribunal, indique rtl.be, a considéré que Serge Kubla avait participé à des faits de corruption, entre 2010 et 2012, lorsqu'il effectuait des missions de consultance pour l'entreprise sidérurgique Duferco. Il avait admis, rappelle RTL, avoir été présent lors de la remise d'une somme de plusieurs dizaines de milliers de dollars à un gérant de la Société nationale de loterie (Sonal), la société congolaise de jeux de hasard. Cette remise d'argent avait eu lieu dans un restaurant à proximité de la place Flagey, dans la commune d'Ixelles, à Bruxelles. Pour Serge Kubla, indique-t-on, il s'agissait, selon ses termes, d'un "droit d'entrée de départ".

En 2010, poursuit RTL, Duferco avait pris la décision d'injecter des fonds dans la Sonal. Le but étant, pour l'entreprise sidérurgique, de se donner les chances d'obtenir des gisements miniers au Congo. Un homme d'affaires français, Daniel Sparza, avait pris contact, pour le compte de la Sonal, avec Serge Kubla, qui agissait comme intermédiaire pour Duferco au Congo et dans d'autres pays d'Afrique, rappelle RTL.

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Dans le cadre de ce contrat, précise le média belge, des pots-de-vin ont été versés à des gérants de la Sonal et à des dirigeants politiques congolais, pour un montant de 500 000 dollars. Dans ce cadre, une enveloppe contenant 20 000 euros avait été remise à l'épouse d'un ancien Premier ministre congolais lors de son passage à Bruxelles. Néanmoins, le tribunal a estimé qu'il n'était pas certain que la remise de cette enveloppe à l'épouse du Premier ministre congolais de l'époque, Adolphe Muzito, dans un hôtel à Bruxelles, était de la corruption. Concernant la société Duferco et deux de ses dirigeants, le tribunal a déclaré certaines préventions prescrites et les a acquittés pour les autres.

Rappel des faits

En juin 2014, rappelle la RTBF, une enquête est menée après la disparition au Congo de Stéphane De Witte, ancien comptable du groupe sidérurgique Duferco. Dans le dossier mis à l'instruction, des documents remis à la justice par l'ex-épouse du comptable mentionnent le nom de Serge Kubla. L'ancien ministre belge de la Wallonie s'était progressivement reconverti dans des activités privées et avait assuré des missions de consultance pour le groupe Duferco, notamment au Congo. Le groupe sidérurgique italo-suisse souhaitait exploiter des gisements miniers au Congo. Le comptable du groupe, Stéphane De Witte, était parti pour le Congo s'occuper des investissements de Duferco, avant de disparaître.

En tant qu'intermédiaire, rappelle le média, Serge Kubla avait remis une enveloppe contenant une somme de 20 000 euros, dans un hôtel bruxellois, à l'épouse d'Adolphe Muzito, Premier ministre congolais, à l'époque des faits. Serge Kubla a reconnu ces faits mais a affirmé aux enquêteurs qu'il n'avait servi que d'intermédiaire, à la demande d'un ancien comptable de Duferco. Pour lui, il n'était pas question d'avoir participé à un quelconque pacte de corruption au Congo. La disparition au Congo du comptable de Duferco, Stéphane De Witte, n'a toujours pas été résolue.

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