Kenya: Des dizaines de femmes témoignent de violences sexuelles dans un documentaire

Cueilleurs de thé près de Kericho, Kenya (photo d'archives).

La télévision britannique BBC a recueilli une centaine de témoignages de femmes travaillant dans des plantations de thé à Kericho, dans l'ouest du pays.

Plus de 70 femmes dénoncent avoir été victimes d'exploitation sexuelle et affirment n'avoir eu d'autres choix que de céder aux avances de leur patron pour obtenir ou conserver leur emploi. L'une d'elles dit avoir été infectée par le VIH, tandis que d'autres sont tombées enceintes. Un responsable est aussi accusé d'avoir violé une jeune fille de 14 ans qui vivait dans l'une des plantations. Depuis la publication de ces révélations lundi, les réactions s'enchaînent.

Les témoignages des femmes présentés dans le documentaire ont provoqué émotion et indignation. Sur Twitter, des Kényans appellent à ce que justice soit faite.

Le ministère du Travail a justement annoncé avoir lancé une investigation et prendre les accusations " très au sérieux ". Elles représentent, selon le communiqué, " une violation de la loi et des droits des travailleurs ". Le procureur général a aussi ordonné à la police d'ouvrir une enquête.

L'affaire est allée jusqu'au Parlement. L'Association des femmes parlementaires notamment condamne " la culture du viol qui règne dans certaines plantations de thé de Kericho ". Et demande à ce que les agresseurs présumés soient présentés devant la justice. L'organisation insiste sur le besoin d'une " tolérance zéro " pour les cas de harcèlement sexuel. Tout en rappelant aux multinationales visées leur responsabilité de faire respecter les droits humains de leurs employés.

Le documentaire pointe du doigt deux firmes britanniques : Lipton Teas and Infusions (Unilever au moment du tournage), et James Finlay. Cette dernière a répondu, affirmant, qu'il n'y avait pas de place pour ce genre de comportement dans l'entreprise. Et a annoncé avoir démis de leurs fonctions deux managers cités dans le documentaire.

La Haut-Commissaire britannique au Kenya, Jane Marriott, a aussi réagi aux révélations de la BBC. Sur Twitter, elle s'est dite " inquiète par les accusations de comportement effroyable faites dans le documentaire ", rappelant que " les abus et l'exploitation sexuelle n'avaient pas de place dans notre société ".

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