La tension va crescendo à l'enseignement supérieur et universitaire. C'est au tour des chefs de travaux et autres assistants de l'Université Pédagogique Nationale (UPN) de décréter une grève sèche emboitant ainsi le pas aux professeurs. La décision de débrayer pour ce corps scientifique a été prise à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire tenue mardi, 21 février 2023.
L'annonce a été faite à la presse par le chef de travaux Joseph Lukadi qui a indiqué que l'accord de Bibwa/N'sele signé en avril 2022 entre le banc syndical et le gouvernement demeure en souffrance contrairement aux clauses et échéances convenues avec les personnels scientifiques des universités et instituts supérieurs de la RDC.
Et de préciser : " Après l'évaluation de l'accord de Bibwa/N'sele, il est ressorti que le gouvernement de la République a, encore une fois de plus, brillé par le non-respect de ses engagements. De ce fait, nous décrétons à dater de ce jour une grève sèche ".
Avant de renchérir : "Si le gouvernement tient à sauver cette année, il n'a qu'à tenir parole, c'est-à-dire honorer ses engagements ". Ces enseignants insistent pour que les accords tels que prévus prennent en compte la mécanisation par palier de toutes les nouvelles unités de l'ESU ; en plus, la correction de grade pour les sous-payés, la multiplication par 2 du salaire des scientifiques et la paye de la prime de recherches
Ils rassurent, cependant, que l'année académique 2021-2022 n'est pas concernée par cette grève. Ce qui suppose qu'ils continuent à travailler de manière à épurer ladite année à condition, souligne-t-il, qu'il leur soit payé leur prime interne (Cogit) et ce, dans un bref délai.
Appel au patriotisme
Le Premier ministre Sama Lukonde s'est dit préoccupé par la résurgence du mouvement de grève de la part des professeurs d'universités. Vendredi dernier à la réunion du Conseil des ministres, Sama Lukonde a interpellé l'esprit patriotique des syndicalistes en leur demandant de tenir compte de la période difficile que traverse le pays, confronté à la guerre d'agression.
Aussi, le Premier ministre a instruit le ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) de reprendre les discussions avec les syndicats et les chefs d'établissements avant la convocation de la Commission interministérielle.
Le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUICO) a décrété depuis mercredi 15 février dernier une grève " sèche et illimitée " après avoir constaté que le gouvernement n'a pas respecté les engagements pris lors des négociations de Bibwa à Kinshasa. Ils ont conditionné la reprise des activités académiques par le respect desdits engagements.
