Congo-Brazzaville: Rama Abagandzion - " Nous voulons amener les Congolais à comprendre pourquoi consommer les produits locaux "

interview

Rama Abagandzion, promoteur de la plateforme " Je consomme congolais (JCC) ", a lancé ce concept pour promouvoir les produits locaux. Cette plateforme est la voie pour les promoteurs des entreprises agroalimentaires, de la mode et bien d'autres d'exposer le fruit de leur ingéniosité. Dans cette interview qu'il a accordée à notre rédaction, il explique les motivations et les attentes de ce grand rendez-vous.

Que peut-on entendre par " Je consomme congolais " ?

A la base, nous sommes une plateforme digitale sur internet. Notre idée c'est d'amener les Congolais à comprendre pourquoi consommer les produits locaux. Nous avons un slogan : consommer congolais, c'est créer des emplois, réduire la pauvreté et le chômage. Nous partons du principe que nous avons de très bons produits et voulons que les Congolais changent leur regard sur ces produits et que nous comprenions l'importance de les consommer. Car, lorsque nous consommons un produit de l'extérieur, nous créons un emploi à l'étranger. Nous ne disons pas que c'est mauvais, mais il n'y a pas mieux que de consommer nos propres produits. " Je consomme congolais ", c'est donc une plateforme d'incitation à la découverte, à la promotion et à la consommation des produits locaux.

Quand vous parlez de produits congolais, à quoi faites-vous allusion et que mettez-vous en avant ?

Nous mettons en avant, comme nous le faisons dans nos vidéos, le made in Congo dans toute sa diversité. Que vous soyez dans l'agroalimentaire, le génie créatif, la mode et bien d'autres, à partir du moment où vous êtes un génie congolais, vous créez au Congo, vous êtes considéré comme un "Made in Congo". Ce Made in Congo s'élargit même aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Par exemple, un jeune Congolais qui crée une application qui aide les gens dans la santé, c'est du "Made in Congo". Vous comprenez que c'est ouvert et nous mettons en lumière tout le monde.

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Quels sont les enjeux du festival que vous entendez organiser ?

Si nous l'organisons, c'est parce que nous sommes partis d'un principe. Nous avons vu beaucoup d'expositions mais avons constaté que les organisateurs demandent aux exposants de payer des montants sans être en mesure de leur garantir la rentabilité. Nous nous sommes alors dit que nous allons faire un événement sur les mêmes bases mais en étant sur des modalités de tarifications beaucoup plus abordables. Nous le faisons pour que l'exposant ne travaille plus dans des difficultés et voir comment lui simplifier les choses. Le premier enjeu, c'est donc la tarification à la base.

Le second, nous avons constaté que les artisans congolais font de très bons produits mais ne sont jamais récompensés. Or, ces artisans sont ceux qui vont créer les emplois de demain. Voilà pourquoi, au troisième jour, nous organiserons une cérémonie de remise de trophées en termes de reconnaissance envers tous ceux qui sont en train de proposer, depuis des années, une très bonne qualité de produits. Désormais, avec ce festival qui commence, les entrepreneurs congolais, les artisans ne seront plus jamais oubliés.

Le dernier enjeu, nous avons constaté, dans notre cadre de promotion, qu'il y a beaucoup de nos jeunes entrepreneurs qui ne sont pas sensibilisés à certaines choses. Par exemple, sur la propriété intellectuelle. Et, ils peuvent se faire voler leur création parce qu'ils n'en savent rien. C'est alors un événement dont les enjeux ne se limiteront pas seulement aux expositions, mais s'étendront à la reconnaissance et à l'évolution.

Pour terminer, quels sont les prix prévus pour la récompense ?

Je vous dirai qu'il y a trois prix : le Prix de l'innovation ; le Prix de la qualité du produit et celui de la longévité du produit, parce qu'il y a ceux qui ont plusieurs années dans le domaine des expositions et qui résistent jusqu'à aujourd'hui. Nous savons qu'ils le font dans un environnement difficile, nous avons donc décidé de récompenser ces efforts-là.

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