Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - " Mokolo nako kufa " de Tabu Ley

Hit maker dans la galaxie musicale africaine, Tabu Ley a marqué les mélomanes avec plusieurs chansons à succès dont " Mokolo nako kufa ".

" Mokolo nako kufa " est paru en 1966 sous les auspices des éditions Flash. Placée sur la face B du disque 45 tours référencé FL.12, cette chanson a récolté un succès considérable.

L'expression " Mokolo nako kufa " signifie " le jour où je mourrai ". Ici, l'auteur se pose la question de savoir qui va le pleurer quand il mourra et de quelle manière ? Il se met ensuite dans la peau du pauvre, du riche, du soûlard et de la femme libre pour imaginer à quoi peuvent-ils penser avant leur mort. Si le pauvre peut se réjouir de laisser la souffrance qu'il a endurée, le riche, par contre, se soucie des biens qu'il laissera. " Mokolo nako kufa ngai moto ya mbongo, nakanisa falanga mingi oyo natiki, nakanisa lopango na ba caminion ", entendez par là : " Le jour où je mourrai, moi l'homme riche, je penserai à beaucoup des sous que je laisserai, je penserai à la parcelle et aux camions ".

Pour la petite histoire, c'est Faugus Izeidi qui est à l'origine de cette chanson. Un jour pendant qu'il jouait à la guitare chez lui, il va créer un rythme qui plaira à Tabu Ley. Ce dernier lui demandera, en présence de Guvano, s'il pouvait composer une chanson sur ce rythme. Sa réponse fut affirmative. Au départ, Tabu Ley proposa une chanson d'amour, mais Faugus lui suggéra que ce soit une chanson qui parle de la mort. C'est alors que Tabu Ley apportera la chanson " Mokolo nako kufa ".

%

Dans cette complainte chantée en solo par Rochereau, la guitare rythmique est de Faugus Izeidi et la guitare solo de Guvano. Ces deux instruments sanglotent sous forme de question-réponse tout en ponctuant le rythme. En 1976, sous le label " Sonafric ", référence disque SAF 1819, Sam Mangwana enregistrera une version proche du blues. Cette version pourtant sophistiquée n'a pas pu égaler le succès de la première.

Auteur, interprète et compositeur de renommée internationale, Tabu Ley, de son vrai nom Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu, est né le 13 novembre 1940, à Bandundu. Il a dominé l'univers musical congolais du 20e siècle. Plusieurs artistes musiciens de la nouvelle vague ont quelque chose de lui. Certains disposent des mêmes titres que lui. Citons, par exemple, "Likala moto", "Santa", "Mi Amor", "Molangi ya malasi", "Rose parmi les roses", etc. De sa longue et riche carrière, on retiendra ses débuts dans Jazz africain, en 1959, sa sortie solennelle dans African jazz, le 6 juin de la même année. En mai 1963, il est au côté de Dr Nico dans l'African fiesta. En 1966, il crée l'African fiesta national et 1968, l'Afrisa. Son passage à l'Olympia, en décembre 1970, fut une véritable réussite. Le 30 novembre 2013, le chanteur a rejoint la case des ancêtres.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.