Les clauses du contrat sino-congolais conclu en 2008, sous Joseph Kabila font état d'un tollé dans l'opinion après les révélations accablantes de l'Inspection Générale des Finances (IGF) qui, après avoir mené des enquêtes, fait comprendre que ce deal qui se voulait gagnant-gagnant pour les deux pays a plus profité à la Chine.
Celle-ci s'est accaparée de la part du lion des dividendes miniers, renseigne le rapport. Réagissant aux résultats de cette enquête, l'Observatoire de la Dépense publique (ODEP) a chargé les signataires de ce contrat dont Augustin Matata Ponyo. L'ancien Premier Ministre, déjà dans des démêlés judiciaires dans le dossier Bukanga-Lonzo a tout de suite réfuté ces allégations sur son compte twitter.
"Je n'ai jamais signé des contrats chinois. Ils ont été signés en 2008 alors que j'étais D.G du BCECO et non ministre des Finances. L'exécution de ces contrats se faisait exclusivement par le Bureau de suivi des contrats chinois qui dépendait de la Présidence et non du gouvernement ", a répliqué l'homme à la cravate rouge, ce mardi 21 février 2023.
De manière chiffrée, l'Inspection générale des finances (IGF) indique dans son rapport publié la semaine dernière que " la Sino-congolaise des mines (SICOMINES) a gagné plus de 4 milliards de dollars américains dans l'exploitation des mines de la RDC. En contrepartie, environ 820 millions USD ont été investis au pays en termes d'infrastructures ". Ce qui se révèle disproportionné en défaveur de la RDC.
L'accord sino-congolais, dont la signature remonte à 2008, couvrait dans un premier temps un investissement de 9 milliards de dollars dans des travaux d'infrastructures et le secteur minier représentant une valeur plus ou moins équivalente au budget congolais de l'époque. Il a été renégocié en 2009, se chiffrant à 6 milliards de dollars. La RDC s'était engagée à fournir aux entreprises d'État chinoises jusqu'à 10 millions de tonnes de cuivre et des centaines de milliers de tonnes de cobalt en échange d'un large éventail de projets d'infrastructures, dont des routes, des lignes de chemin de fer, des centrales hydroélectriques, des universités et des centres de santé, ce qui tarde à se concrétiser.