Plusieurs centaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, venues d'une quarantaine de villages de la commune rurale de Simbandi Balante ont défié la canicule en marchant sur six kilomètres pour exprimer leur colère mêlée de déception. Les manifestants exigent l'électrification de leurs localités et la réalisation de diverses infrastructures sociales de base comme les forages. Ces populations dénoncent l'insécurité grandissante du fait de l'obscurité ambiante qui y règne.
Sous un soleil de plomb et sur près de six kilomètres, ces manifestants en brassards rouges sont venus d'une quarantaine de villages de la commune de Simbandi Balante dans le département de Goudomp. Ils ont marché ce jeudi, de Bondali Mancagne à Boukaour pour crier et décrier le manque d'un minimum standard de services sociaux de base comme le courant électrique. " Nous sommes la commune la plus vaste du département de Goudomp. Nous avons 41 villages dont 04 seulement électrifiés et d'ailleurs seuls 02 le sont entièrement. Même la capitale de la commune n'est pas entièrement électrifiée. Nous pensons que c'est le moment d'informer réellement les autorités de ce pays, au premier chef le président de la République sur ce qui se passe ici ", a déclaré Denis Mansaly, le porte-parole du collectif des villages de Simbandi Balante.
Et de poursuivre : " nous manquons vraiment de l'électricité et cela déteint gravement sur notre qualité de vie. De Kolane jusqu'à la frontière, Athioufa, N'terrinbass, Boukaour, Sédionding, Safane, tous les villages concernés ont fait le déplacement car le besoin est pressant et partagé par tous. Et nous avons organisé cette manifestation dans la plus grande discipline. Nous remercions le sous-préfet de Simbandi et les gendarmes en poste à Goudomp qui nous ont bien encadrés ".
Les manifestants se désolent également du manque de l'eau potable qui n'y a jamais été accessible : " il n'ya pas d'eau potable ici. Le chantier de Safane a commencé sans jamais connaitre de fin. Et depuis trois ans, on ne peut pas faire la réception. Les opérateurs qui gagnent des chantiers chez nous se présentent et au bout de quelques semaines plus personne ne les voit. C'est la raison pour laquelle nous interpellons les pouvoirs publics à les mettre en demeure pour que nos chantiers soient achevés. En ce 21e siècle, si les gens continuent à boire de l'eau de puits, c'est inadmissible " déplorent les populations en colère.
Dans le domaine de l'éducation, les classes sont en abris provisoires selon toujours le porte-parole des manifestants " nos écoles, notamment le colège d'enseignement moyen(CEM) sont en abris provisoires et en grand nombre. Il est temps que nous soyons des Sénégalais comme les autres. Nos enfants ont les mêmes droits que leurs concitoyens d'ailleurs".
A la faveur de cette obscurité, l'insécurité prend le dessus avec à la clé le vol massif de bétail dans cette zone de frontière avec la Guinée Bissau, selon Denis Mansaly. Et de poursuivre : " bien évidemment, quand il y'a l'obscurité c'est le meilleur moment pour les malfaiteurs de sévir comme ils veulent. Nous sommes à la lisière de la frontière avec la Guinée Bissau et personne n'ignore l'ampleur du vol de bétail dans cette bande frontalière ". Ces manifestants, environ un peu plus d'un millier selon les organisateurs, clament leur sénégalité et au nom de l'équité : " nous sommes des Sénégalais à part entière et non entièrement à part. Donc ce que nous réclamons est une obligation. On ne peut pas émerger sans électricité, sans eau et ni les outils électroniques ", ont-ils martelé.