L'Union européenne (UE) s'est engagée, le 21 février, à augmenter ses investissements au Kenya, cherchant ainsi à renforcer ses liens avec la locomotive économique de l'Afrique de l'Est face à la concurrence de la Chine.
L'ambition pour l'UE est de débloquer " un potentiel inexploité à découvrir et à exploiter", a déclaré son ambassadrice au Kenya, Henriette Geiger, lors du forum économique à Nairobi. Les engagements comprennent une promesse de don de 200 millions de dollars de la Banque européenne d'investissement pour aider la Banque de commerce et de développement à soutenir les entreprises d'Afrique orientale et australe touchées par la guerre en Ukraine.
L'Afrique est le théâtre d'affrontements diplomatiques entre Moscou et l'Occident depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. L'UE prenant également des mesures pour contrer l'initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie visant à financer de vastes projets d'infrastructures dans les pays en développement. Economie la plus dynamique d'Afrique de l'Est, le Kenya est considéré par la communauté internationale comme une démocratie stable dans une région troublée.
L'UE est la principale destination des produits kényans, notamment pour les fleurs ou le thé. Le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, présent au forum, a déclaré que Paris apportera 30 millions d'euros pour la construction de huit installations sportives au Kenya. "Il y a une part pour chaque investisseur qui veut participer à la croissance économique du Kenya. Ce n'est pas une concurrence entre les entreprises françaises ou les entreprises chinoises", a-t-il assuré. Le plus grand projet d'infrastructures du Kenya - une ligne ferroviaire de 5 milliards de dollars reliant Nairobi à la ville portuaire de Mombasa ouverte en 2017- a été construit par une société chinoise.
En 2020, un consortium français a remporté un contrat de 1,6 milliard d'euros pour exploiter une autoroute reliant Nairobi et Mau Summit (Ouest). Mais ce projet a été interrompu par le chef de l'Etat kényan, William Ruto, après sa prise de fonction en 2022. Olivier Becht a assuré avoir parlé du projet le 21 février avec William Ruto, précisant que de nouveaux échanges étaient attendus mais sans donner davantage de détails. " Le Kenya recherche une relation gagnant-gagnant qui stimule la croissance économique. Nos relations avec la France sont ancrées sur ce principe à travers le commerce, l'énergie, la santé et les infrastructures ", a tweeté William Ruto, à l'issue de leur rencontre.