Madagascar: Présidentielle 2023 - Le groupe PANORAMA ne croit pas en la réélection de Rajoelina

L'opposition semble passer à une autre étape de son offensive, vu toutes les agitations de cette semaine. RMDM, PANORAMA, C LERA ou encore AZ Miara-Manonja, ils s'accordent à barrer la route à Andry Rajoelina.

" L'objectif est d'empêcher Andry Rajoelina de gagner à la prochaine élection ". C'est le crédo au sein de l'opposition. Hier, au PK0 Soarano, dans le cadre de présentation de vœux pour le nouvel an, les ténors de la coalition Panorama, qui regroupe plusieurs partis dont le MTS, HVM, MFM et AMP et 13 autres formations ont dressé un constat négatif de ces quatre années de règne des " oranges ". En effet, " avec tout ce qui s'est passé dans le pays, on voit mal comment Andry Rajoelina va faire pour briguer un autre mandat ", avance-t-on dans le camp de l'opposition. Roland Ratsiraka, numéro Un du parti MTS et une des figures de cette frange de l'opposition, a même indiqué que " plus personne à Madagascar ne devrait voter pour Andry Rajoelina aux prochaines élections ".

Dérives

Le patron du MTS table sur les différentes dérives de l'Etat de droit, des droits de l'homme, de la démocratie et de la gouvernance tout en rappelant que " Panorama ne fait pas que s'opposer aux mauvaises décisions du gouvernement et du régime simplement, mais propose également des solutions concrètes sur les maux qui minent notre économie et favorisent l'extrême pauvreté ". Brigitte Rasamoelina, ex-sénatrice a focalisé son intervention sur les dérives en termes de droits de l'homme et a souligné que beaucoup de personnes sont encore incarcérées arbitrairement. " Le régime devrait prendre des mesures en urgence ", a-t-elle fait entendre.

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Valeurs

Pour rappel, cette coalition fait partie officiellement de l'opposition au régime actuel et a été fondée sur la défense des valeurs républicaines, ainsi que pour l'instauration d'un Etat de droit et la bonne gouvernance, comme ses leaders aiment à le répéter. Il a même été rappelé par le député de Toamasina I, Roland Ratsiraka que " la défense des valeurs chrétiennes fait aussi partie intégrante de la vision commune de Panorama et que le mélange de la politique avec la foi chrétienne est aussi une dérive que la coalition constate et est, de ce fait, condamnable ".

Crises électorales

L'événement d'hier était également l'occasion pour les autres membres de la plateforme de se positionner par rapport à l'organisation des élections par la Commission Électorale Nationale Indépendante. Olivier Rakotovazaha, leader du parti MFM, durant son intervention, avait insisté sur les crises électorales et l'utilité d'avoir une réelle commission électorale indépendante où tous les partis seraient représentés d'une façon permanente. " Aujourd'hui, le projet d'organisation de la concertation nationale patine alors que le temps passe, il est alors plus que nécessaire et primordial de passer par l'Assemblée nationale pour faire passer la loi sur la refonte de la CENIet de la HCC ", a-t-il indiqué. En effet, la loi 2015-020 du 19 octobre 2015 relative à la CENI a fait l'objet de plusieurs modifications, ou reformulations, de la part de l'opposition.

Interdiction

Des éléments de la force de l'ordre ont investi les alentours de Soarano hier matin. A l'heure du rendez-vous, les simples citoyens qui ont voulu assister à cette cérémonie de présentation des vœux du groupe PANORAMA ont eu l'interdiction d'entrer. Ainsi, ce sont seulement les membres de la coalition qui ont eu l'autorisation. Les anciens présidents de la république, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina étaient également parmi les personnes qui auraient dû prendre la parole. " Ils étaient obligés d'annuler leur participation à cause des éléments, en nombre, de la gendarmerie et de la police qui ont empêché les invités d'y accéder ", d'après les informations qu'on nous a transmises. Des actes d'intimidation que le parti Tiako i Madagasikara a dénoncés le week-end dernier. Hier, le député Mamy Rabenirina représentant de Ravalomanana a d'ailleurs levé la voix contre ces comportements des forces de l'ordre qui bafouent purement et simplement les droits fondamentaux et la constitution, selon ses explications.

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