A nouveau extraits de leurs cellules du Sed hier dans l'après-midi, Amougou Belinga et les autres suspects de l'assassinat de l'animateur étaient toujours devant le commissaire du gouvernement très tard cette nuit.
L'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo est sans doute en train de passer à l'étape judiciaire. Après une garde-à-vue supplémentaire de près de 10 jours au secrétariat d'État à la Défense (Sed), garde-à-vue décidée par le commissaire du gouvernement pour complément d'enquête devant la commission mixte gendarmerie-police mise sur pied par le président de la République dans le cadre de l'enquête relative à cet assassinat, celui que l'on soupçonne d'être le principal commanditaire de l'acte macabre et crapuleux contre l'homme de médias, Jean Pierre Amougou Belinga et les autres suspects étaient de nouveau au Tribunal militaire hier, jeudi 23 février.
Aux côtés de l'homme d'affaires et patron de médias, Bruno Bidjang, directeur des médias du groupe l'Anecdote, le lieutenant-colonel Justin Danwe, directeur des opérations de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le colonel à la retraite Raymond Etoundi Nsoe, beau-père d'Amougou Belinga, qui dirige par ailleurs la société de sécurité de son gendre. Bref, tous les suspects détenus dans le cadre de cette affaire, soit une trentaine de personnes, ont pour la deuxième fois été extraits de leurs cellules du Sed et conduits devant le commissaire du gouvernement.
Il était environ 15h30 lorsqu'ils sont arrivés au Tribunal militaire, sous bonne escorte des éléments de la gendarmerie et toutes sirènes hurlantes. Les mis en cause étaient à bord de deux cars de type Hiace de couleur blanche appartenant à la Sûreté nationale. Le cortège qui s'est ébranlé dans l'enceinte de la juridiction a été aussitôt suivi par une foule immense composée majoritairement des employés du groupe l'Anecdote et des proches des accusés. Après 21h, ces personnels venus réaffirmer leur soutien à leur patron paraissaient plus détendus.
Ils croient en effet à la remise en liberté du PDG de leur groupe, si l'on en juge par les posts d'une partie de ces employés sur les réseaux sociaux, à travers laquelle ils dénoncent une cabale contre Jean Pierre Amougou Belinga. Au moment où nous mettions sous presse, l'on signalait le début imminent des auditions devant le commissaire du gouvernement, lesquelles auditions devaient se dérouler à huis clos.
Interpellés par la commission d'enquête mixte sur haute instruction du chef de l'Etat au lendemain de l'assassinat du présentateur de l'émission "Embouteillages" sur les antennes d' " Amplitude Fm ", ces hommes sont censés être fixés sur leur sort dans les prochaines heures. A l'étape où l'affaire est rendue, ils seront inculpés et mis sous mandat de détention provisoire s'il existe suffisamment de charges contre eux. Au cas contraire, ils devraient être relaxés. Cette deuxième issue, estiment les habitués des couloirs du tribunal militaire, paraît très peu probable. A en croire nos sources, un nouveau colonel-magistrat a été nommé le 22 février dernier pour substituer le commissaire du gouvernement en place, spécialement pour les cas des hauts gradés, notamment Justin Danwe et Raymond Étoundi Nsoe.