Ile Maurice: Bambous-Virieux - En deux mois, ils perdent deux enfants dans des circonstances tragiques

25 Février 2023

Chantal Jean Lise et Christophe Mathurin sont des parents meurtris. Ils ont perdu deux de leurs enfants en l'espace de deux mois, dans des circonstances tragiques.

Le 29 décembre dernier, leur fils Mike Antonio Jean Lise, a été dévoré par des requins. Ce dernier était parti pêcher en compagnie de quatre autres amis pêcheurs mais leur embarcation a chaviré au large de l'Îlot Flamants. Les quatre pêcheurs ont pu nager et regagner la rive, sauf Mike Antonio Jean Lise. Son corps, repêché peu après, a été déchiqueté par des requins.

Voilà, que dimanche après-midi, le vieux couple perd leur benjamine, Coralie Mathurin. Cette dernière, une habitante de Pointe-aux-Feuilles, âgée de 22 ans, est morte après que son concubin lui a injecté de la drogue. «Mo pa kapav tini, mo andan pe fini. Pas fasil perdi deux zanfan koumsa», pleure Chantal, 66 ans, assise sous la varangue de sa modeste maison en bordure de route à Bambous-Virieux.

En quittant la maison, le 29 décembre dernier, Mike Antonio Jean Lise, avait dit à sa mère qu'il allait revenir avec un 'kari'. En réalité, c'est son cadavre qui est revenu. Aujourd'hui, cette maman de quatre enfants, dont deux sont morts, est à bout de souffle. Elle n'arrête pas de pleurer et de demander au ciel de lui rendre ses enfants. Ses proches, qui ne cessent de faire le va-et-vient à ses côtés, essaient, tant bien que mal, de la raisonner mais elle n'arrive pas à se faire à l'idée qu'elle ne reverra plus jamais sa «Co», comme elle l'appelait affectueusement.

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D'autant plus que quelques heures avant la mort de sa benjamine, mère et fille étaient ensemble. Chantal Jean- Lise, mère meurtrie, pleure aujourd'hui ses deux enfants.

Elle se souvient du 19 janvier 2022, qui est sa date d'anniversaire. C'est aussi le jour où Alvinew Kensor Alfred s'est présenté à son domicile pour récupérer sa fille, qui était sa compagne. Depuis cette date, «Co» n'était que de passage chez elle. «Samedi, lorsque le pays était en classe 2, je ne me sentais pas bien. Co m'a demandé de venir chez elle. Malgré que ce n'était pas la grande forme, je suis partie chez elle avec mon petit enfant et nous y avons passé la nuit. Dimanche, elle m'a dit qu'elle devait se rendre à Mahébourg pour se faire épiler les sourcils et elle a voulu que je l'y accompagne. Après en avoir terminé, nous avons mangé un briani dans un snack. Elle était tellement affectueuse avec moi. Nounn pran enn briani nounn manz a-de. Li ti pe souy mo labous tou letan. Mo dir li 'Co' kinn arrive, ki to gagne ? Elle ne m'a pas répondu.», confie la sexagénaire.

Après le déjeuner, elles ont pris l'autobus pour rentrer. Coralie a insisté pour qu'elles s'assoient côte à côte. «Mo pann santi mo piti pou al mor, mo dir li rod enn plas kot mo gagn labriz tap dan mo figir». Comme elle était lasse, Chantal dit n'avoir pas trop prêté attention aux propos de sa fille. A Bambous-Virieux, elle est descendue de l'autobus en emportant le sac de légumes qu'elles avaient acheté à Mahebourg, après avoir dit au revoir à Co. Elle ne se doutait pas que ce serait la dernière fois qu'elle la verrait. Quelques heures à peine après qu'elle soit rentrée chez elle, une de ses filles est venue lui dire «kinn gagn maler. Inn gagn lamor. Mo dir kisanla finn mor la. Li dir mwa Coralie inn al lopital. Mo krwar linn fini mor», sanglote Chantal. Elle explique qu'elle a du mal à y croire. «Be mo ti fek ek li la, ki finn ariv li ? Ki linn kapav gagne pu linn mor enn kou ? Li pa ti malad, li ti zen», ne cesset- elle de répéter. Le concubin de la jeune femme, Alvinew Kensor Alfred, a soutenu que Coralie Mathurin avait fait un malaise après avoir consommé une boisson énergisante.

Mais l'autopsie a toutefois révélé qu'elle est morte d'un oedème pulmonaire. Interrogé, son compagnon est passé aux aveux, avançant qu'il lui a administré de la drogue juste avant qu'elle ne se sente mal. Ce dernier a été arrêté et il a comparu en cour.

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