Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, avec 216 millions d'habitants, on vote ce samedi 25 février pour les élections présidentielle, législatives et sénatoriales, alors que le pays est frappé par de multiples crises tant économiques que sécuritaires. Pour le scrutin présidentiel, ce sont dix-huit candidats qui se présentent. Les électeurs devront élire celui qui succèdera au président Buhari qui se retire après avoir effectué deux mandats, comme le veut la Constitution.
À travers tout le pays, la plupart des bureaux de vote ont ouvert très en retard - très peu de bureaux étaient prêts ce matin à 8h30 - heure à laquelle devait débuter le vote - faute de personnel et parfois même de matériel, rapporte notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian.
Il y a eu du retard à Lagos, y compris dans le bureau de vote de Bola Tinubu, le candidat de l'APC, le parti de la majorité sortante, où les agents de la commission électorale sont arrivés très en retard, peu de temps avant le candidat lui-même.
Bola Tinubu est allé glisser son bulletin dans l'urne autour de 10h30, juste après son épouse qui votait dans un autre quartier de Lagos.
Le candidat du PDP, Atiku Abubakar s'est lui aussi déjà rendu dans son bureau de vote de Yola, dans l'État de Nassarawa. Il s'est dit confiant dans ses chances de victoire.
Enfin, en milieu de matinée, Peter Obi, le troisième de cette campagne est arrivé dans son bureau de vote d'Anambra, dans le sud-est du Nigeria.
On aura sans doute une idée un peu plus claire de la participation un peu plus tard, dans la journée. C'est la grande inconnue de ce scrutin. En 2019, seul un tiers des Nigérians s'étaient rendus aux urnes.
Cependant, le désir de changement, notamment de la jeunesse, pourrait cette fois changer la donne et même, peut-être, conduire à un deuxième tour inédit au Nigeria.
Retard également dans le Nord
A Kano, dans le nord du Nigéria où se trouve la deuxième ville du pays, en termes de population, Kano, les opérations de vote ont aussi commencé avec du retard, rapporte notre envoyée spéciale Amélie Tulet.
Il a fallu attendre la distribution du matériel électoral dans la circonscription de Kwanar Diso Gwale, dans le centre de Kano, un quartier très peuplé, populaire. Dans une ruelle, nous avons vu des dizaines de personnes, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, deux files d'attente et l'un des responsables du bureau qui était en train de poser certaines règles avant d'ouvrir officiellement le vote.
Il a demandé à l'assistance de rester calme, de faire preuve de patience, de ne pas exhiber son bulletin, le vote étant secret. Et puis, il a brandi bien haut les différentes urnes pour montrer à toutes et à tous qu'elles étaient arrivées vides et scellées.
Saïda, une femme d'une soixantaine d'années, était la première dans la file d'attente, arrivée très tôt, vers 6 heures du matin : « Je veux un président qui se préoccupe de la jeunesse, de nos enfants, de la santé et de l'éducation, a-t-elle dit, je suis arrivée très tôt car je veux être sûre de voter, je suis prête à attendre des heures. »
Dans plusieurs autres bureaux de vote que nous avons visité, le personnel de la commission électorale ainsi que le matériel n'étaient toujours pas arrivés, alors qu'il était dix heures passées. Les électeurs, certains venus très tôt, attendent soit dans la rue, soit dans les cours d'école.