La disparition de Ridha Laâbidi a secoué les milieux du basket tunisien et du sport. Non seulement Ridha Laâbidi était un grand entraîneur qui a marqué le basket tunisien par ses titres acquis avec l'EOGK (son club de coeur), le CSC, l'USMonastir (un doublé historique qui a propulsé le club de l'anonymat à la cour des grands), l'ESSahel (où il a encadré et accompagné un certain Salah Mejri qui allait triompher quelques années plus tard) et aussi en Arabie saoudite, mais c'était aussi un avant-gardiste en basket. Son passage au CA, par exemple, où il a été privé de deux titres de coupe sur deux erreurs arbitrales coupables, et son style de jeu posé enraciné allaient permettre, entre autres, au CA de gagner des titres plus tard.
Ce qui frappe chez Ridha Laâbidi, c'est sa régularité et longévité, avec aussi une évolution dans les idées du basket. Malheureusement, le basket tunisien n'a pas profité de sa large expérience d'entraîneur de plus de 35 ans, car ceux qui dirigent le basket tunisien ont tout fait pour l'éloigner. Cette dernière décennie, Ridha Laâbidi suivait de loin le basket, avec une frustration de ne pas être impliqué et de ne pas pouvoir prêter main-forte grâce à son riche vécu et le recul qu'il prenait. Plus qu'un grand entraîneur, Ridha Laâbidi avait ce charisme fou, cette élégance dans l'apparence et la parole, qui lui permettaient d'être respecté de tous, même de ses détracteurs. Nous avons perdu aussi un ami, un conseiller, quelqu'un qui donnait le plus à chaque fois qu'on le sollicitait.
On n'oubliera jamais «Si Ridha» et sa mémoire restera gravée à jamais. Ce sera une éternelle douleur que rien n'effacera. Adieu Monsieur basket, Adieu l'immense Ridha Laâbidi !
