Congo-Kinshasa: Conciliabules

C'est désormais la course contre la montre à dix mois des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo. Les différents partis politiques affûtent leurs armes pour ce troisième cycle électoral. Les acteurs réfléchissent deux fois avant de penser postuler sous la bannière de tel ou tel autre regroupement politique.

Si certains estiment qu'il faille se positionner au sein de l'Union sacrée, l'opposition met les bouchées doubles pour contrer le second mandat de Tshisekedi. Mais déjà, le PPRD de Joseph Kabila a réaffirmé qu'il n'enverrait pas ses militants s'enrôler aussi longtemps que la configuration de la Centrale électorale n'aura pas été modifiée. C'est dire que ce parti, autrefois fer de lance de l'ancienne majorité présidentielle, va boycotter le processus électoral 2023. Cependant, tous les membres dudit parti peinent à adhérer à ce mot d'ordre de boycott. Clairement, les plus courageux ont préféré trouver abri à l'Union sacrée en vue de s'assurer un avenir politique. Tandis que les indécrottables de ce parti, toujours figés dans l'opposition, préfèrent doubler d'astuces en vue de faire échec à Tshisekedi en 2023.

Emmanuel Shadary qui a appelé au boycott pour le compte de son parti, invite les fils et filles du Maniema où il séjourne dans le cadre d'un forum de réconciliation des ressortissants de cette province, à faire confiance à leurs ressortissants lors de prochaines élections. Ce, avant de signer devant tout le monde la réconciliation avec Matata, le candidat déclaré à la présidentielle issu du Maniema.

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Entretemps, Matata Ponyo, Salomon Kalonda et Ramazani Shadary se sont concertés dans une résidence privée à Kindu. Rien n'a filtré de leurs discussions. Le directoire ne s'explique pas ce double jeu de ce haut cadre du parti. Il boycotte au niveau du parti mais soutient les membres de sa province à être candidats.

Le tandem Fayulu-Katumbi crie déjà à la fraude avec la complicité de la Centrale électorale. Les deux leaders en collusion de circonstance dénoncent les manœuvres de la CENI de favoriser les provinces qui sont susceptibles de voter pour Tshisekedi. En cause, les derniers chiffres en l'occurrence 551 centres d'inscription prévus pour le Haut-Katanga contre 574 pour le Kasaï-Oriental pour un nombre d'électeurs attendus de 1 345 760 pour le second sur une superficie de 9 545 km² et de 3 010 238 électeurs pour le premier sur une superficie de 132 425 km².

La CENI parle, quant à elle, d'une approche purement politique de deux opposants alors que celle de la Centrale électorale est essentiellement technique. Et d'expliquer que la cartographie des centres d'inscription va au-delà. Pour illustration, la province du Bas-Uélé qui avoisine 600.000 électeurs, dispose de 606 centres d'inscription, de loin plus que le Haut-Katanga et le Kasaï - oriental.

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