Sfax — " Etape avancée de la numérisation et de l'intelligence artificielle, le Metaverse (version future d'Internet et des espaces virtuels) est une voie immanquable et incontournable pour que notre nouvelle génération puisse appréhender le futur ", a mentionné le Professeur d'informatique à l'Institut Préparatoire des études d'ingénieurs de Sfax (IPEIS) Mohamed Ksantini dans une conférence-débat organisée samedi à l'initiative conjointe du Parcours Santé publique relevant de l'Université de Sfax et l'Institut Supérieur des Sciences Infirmières qui a abrité l'évènement.
S'adressant à un parterre d'étudiants, d'enseignants, de professionnels de la santé et de journalistes, M. Ksantini a brossé un tableau des nouveaux métiers qui vont se développer à l'avenir dans de nombreux domaines ouverts aux progrès de l'intelligence artificielle et du Metaverse, qu'il définit comme étant " un espace virtuel collectif, créé par la convergence de la réalité physique et la réalité numérique améliorées par les nouvelles technologies ". Un Metaverse, explique-t-il, nécessite plusieurs technologies pour fonctionner, qui y contribuent et qui comprennent entre autres la technologie Blockchain, la réalité augmentée (AR), l'internet des objets, ...
Cette notion qui est la contraction de " méta " et " univers " c'est-à-dire " méta-univers " est également définie comme étant " un réseau d'environnements virtuels toujours actifs dans lequel de nombreuses personnes peuvent interagir entre elles et avec ces objets numériques tout en exploitant des représentations virtuelles - ou avatars- d'elles-mêmes Parmi les secteurs concernés par cette révolution, figurent la médecine, la justice, le journalisme, l'éducation, les ressources humaine et l'assistance sociale, les finances, le transport, l'environnement, les sciences biologiques, a bien spécifié M. Ksantini.
A contrario, il a évoqué les métiers classiques menacés de disparition dont l'enseignement, le journalisme, la médecine, le barreau, et bien d'autres. " Ces professions sont menacées réellement de disparition avec l'évolution des systèmes de production de l'information, des big data, de l'internet des objets, de l'industrie 4.0 et des autres nouvelles applications high-tech et technologies avancées ", a-t-il précisé.Pour l'enseignant-chercheur au Centre de Biotechnologie de Sfax (CBS) Ahmed Rebaï, " Après l'ère de l'Internet et de l'intelligence artificielle, vient le metaverse qui est un mixage entre réalité augmenté, réalité virtuelle et réalité physique, une manifestation édifiante de l'importance de cette 4ème génération de l'internet ".
Les nouveaux métiers de ce nouveau contexte sont tout à fait à prendre en compte par nos jeunes et nos étudiants dans tous les domaines, mentionne-t-il.En fait, la combinaison entre réalité virtuelle et réalité augmentée est tellement développée (presque sans limite) dans le cadre du Metaverse que celui-ci est considéré comme étant une étape jamais atteinte du domaine de l'intelligence artificielle qui façonne, aujourd'hui notre environnement et ouvre de grandes opportunités dans divers domaines de la vie humaine et à tous les plan, a-t-il ajouté.
M. Ksantini a passé en revue une panoplie d'exemples de changements des styles de vie suite aux changements digitaux accélérés et avancés de l'intelligence artificielle. Dans ce sen, il a cité les Smart City, le smart transport, l'achat en ligne, les néo-banques (en ligne), les algorithmes prédictifs de la justice et la police prédictive (pour identifier l'activité criminelle), la reconnaissance des visages, les interfaces cerveau-machine, les voitures autonomes et autant d'applications et aspirations allant aujourd'hui jusqu'au transhumanisme (mouvement qui en s'appuyant sur les progrès de la biologie et de l'intelligence artificielle, défend l'idée de transformer ou dépasser l'homme pour créer un post-humain, ou un transhumain, aux capacités supérieures à celles des êtres actuels).
Auparavant, il a donné un aperçu des sciences de données qu'il a qualifiée de " première science " dans le monde vue le nombre des employés dans ce domaine et l'augmentation de la demande d'emploi.La même source a également mis en avant l'intérêt d'ordre économique, financier, environnemental et développemental que revêtent les données. L'exemple du volume gigantesque des flux d'informations et données véhiculées dans l'espace virtuel en est un exemple édifiant et un indice révélateur. 5 milliards de personnes utilisent, en effet, internet et échangent un volume immense des données qui nécessitent des bases de données Big data mais reste tout de même loin d'atteindre à l'heure actuelle son apogée. L'on s'attend, dit-il, sa vraie évolution dans les années qui viennent.
La séance de débat a permis aux présents d'évoquer une série de problématiques liées à lé thématique de la conférence. L'on a mis en exergue, la nécessité de bien mettre à profit les bases de données qu'il faut constituées à partir des informations dont disposent nos institutions et notamment les institutions de recherche et d'enseignement supérieur qui produisent une quantité inestimables de résultats et travaux de recherche de grandes importance dans divers domaines tel que celui de la santé publique.Certains intervenants se sont, également, interrogés sur " Comment mettre les systèmes d'information des divers partenaires en relation au profit de la société et de ses problématiques et défis à relever et comment contrecarrer les manipulations et les mauvaises utilisations des données " soulevant ainsi les aspects déontologiques et culturels de la numérisation et du metaverse.