Madagascar: Autosuffisance alimentaire - La BAD mobilise 3,114 milliards de dollars

L'autosuffisance alimentaire génère des coûts de production. La Banque Africaine de développement les évalue à 3,114 milliards de dollars pour Madagascar. Une enveloppe financière à la hauteur des ambitions du gouvernement.

Tout se précise dans la quête de l'autosuffisance alimentaire. En résumé pour la concrétiser, six filières priorisées dans le Pacte sur la souveraineté alimentaire et la résilience de Madagascar et des investissements de 3,114 milliards de dollars pour sa réalisation. " Le gouvernement malgache a arrêté six filières prioritaires dans son Pacte sur la souveraineté alimentaire et la résilience. Il s'agit de quatre filières dans l'agriculture de production végétale que sont le riz, le maïs, le manioc et les oléagineux et deux filières dans l'élevage que sont les petits ruminants et les bovins. Mada­gascar se fixe comme objectifs d'augmenter la production, d'amé­­liorer la conservation et de promouvoir la transformation des produits pour augmenter leur valeur ajoutée d'ici à 2028 " d'après un document publié par la Banque Africaine de développement, BAD.

Le Pacte national sur l'alimentation et l'agriculture figure parmi les engagements des dirigeants africains qui ont participé au deuxième Sommet des chefs d'État et de gouvernement africains sur la souveraineté alimentaire de Dakar pour l'atteinte de l'objectif d'éradication de l'extrême pauvreté et la faim d'ici 2030. Le président de la République Andry Rajoelina y a fait des allocutions dans ce sens. À l'issue duquel, les travaux que chaque pays aura à entreprendre pour assurer sa sécurité alimentaire ont été définis.

%

Selon le document disséminé par la BAD, " le Pacte de Madagascar est décliné sur une période de dix ans, avec des investissements déjà planifiés pour les cinq premières années. 3,114 milliards de dollars sont nécessaires pour sa mise en oeuvre. 2,125 milliards restent encore à chercher ". Ce qui ne serait pas une mince affaire. La BAD, présente dans des projets agricoles et dans d'autres secteurs, a des idées précises des besoins du pays, ses atours et ses handicaps.

Nécessité financière

Pour le développement de la riziculture, ce bulletin mentionne une nécessité financière " de 2,608 milliards de dollars, dont 520 millions de dollars acquis auprès des Partenaires techniques et financiers, PTF, 230 millions de dollars d'investissements privés et juste 25,5 millions de dollars de la part de l'État. Soit 1,831 milliards de dollars à trouver pour que la production rizicole nationale réponde aux attentes qu'elle a toujours suscitées. Le régime de Didier Ratsiraka a lancé l'emprunt national Lova, Lelavola Omena fa Vary ho Antsika, pour mobiliser l'épargne nationale au profit de la riziculture. Mais les résultats obtenus n'ont pas suivi l'espoir né " lors de son annonce.

Dans les détails de ce pacte national, " il faudra 60,6 millions de dollars pour le développement des cultures vivrières, 21,15 millions de dollars pour le développement des cultures industrielles, dont le soja et l'arachide. Il y a également le développement de la filière bovine à viande qui nécessite 32,44 millions de dollars, les petits ruminants pour 30 millions de dollars, 341,3 millions de dollars pour l'agro-business et 19,9 millions de dollars pour la mise en place d'usines d'engrais. Le gouverne­ment de Madagascar s'engage à investir au moins 10% de son budget dans le secteur de l'agri­culture, l'élevage et la pêche, pendant les cinq prochaines années au moins. Cet engagement pour le Pacte national représente un total de 350 millions de dollars "

De la part des PTF, " le groupe de la BAD contribuera à hauteur de 200 millions de dollars au cours des trois prochaines années. Le Fonds international de développement agricole, FIDA, en plus des 200 millions de dollars en cours d'investissement dans les programmes, investira plus de 250 millions de dollars supplémentaires pour le Pacte et soutiendra l'attraction de 750 millions de dollars supplémentaires. La Banque Mondiale devra débourser pour plus de 250 millions de dollars dans le Projet d'appui aux moyens de subsistance résilients dans le Sud de Madagascar. Ainsi que dans le Programme de résilience des systèmes alimentaires pour l'Afrique de l'Est et australe sur lequel la Grande île est prévue bénéficier 158,1 millions de dollars. Le gouvernement va par ailleurs mobiliser le soutien de l'Union Européenne, de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ), du secteur privé ou encore de la société civile. Sur le papier, tout semble être cohérent. Mais souvent, le passage des cyclones, les effets induits des changements climatiques ou d'autres aléas dévient de leur trajectoire les louables intentions initiales. Les programmes à long terme se muent en aides d'urgence.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.