Co-fondateur du parti au pouvoir et actuellement président des Conservateurs de la nature et démocrates (Conadé), Moni Della fustige le fait que la formation politique du feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba s'appuie actuellement sur des « Mobutistes » et des « Kabilistes » qui l'ont, il y a peu, combattue et qui ne juraient que par sa disparition.
Dans une correspondance adressée à l'un des fondateurs de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Paul Kapita Shabani, à l'occasion de la date mémorable du 15 février, en rapport avec la création de cette formation politique en 1982, Moïse Moni Della Idi, qui est parmi ses fondateurs, a dit vouloir témoigner sa considération et sa gratitude « pour le combat noble, digne » mené par les treize parlementaires, «Tshisekedi wa Mulumba, Kanana Tshiongo, Makanda Mpinga Shambuyi, Kyungu wa Kumwanza, Ngalula Pandajila, Lusanga Ngiele, Lumbu Maloba, Ngoy Mukendi, Dia Onken Ambel, Kapita Shabani, Biringamine Mugaruka ».
Le président de la Conadé a remercié ces treize personnalités pour la lutte menée en vue de la création de cette grande oeuvre politique ainsi que pour l'instauration de la démocratie dans le pays, au péril de leurs vies. Une occasion également pour ce politique congolais « de saluer la mémoire des autres fondateurs, co-fondateurs, pionniers et combattants, vivants ou décédés, qui n'ont ménagé aucun effort pour le rayonnement de l'UDPS : Kibassa Maliba, Lihau Marcel, Mbwakiem, Birindwa, Moïse Moni Della, Belanganayi, Muntuntu, Bijanu, Mukandila, Omer Nkamba, Mathieu Mulaja, Kakonge, Mangala, Omene Samba, Gilbert Kankonde, Serge Baluisha, Charles Kakonge, Kibaya Dagobert, Dikonda wa Lumanisha, Kabundi, Tshilumba, Manara, Corneille Mulumba, Bosasi, Théo Kabeya, Pasteur Dibinga,Roger Kankonde, Joseph Kadima, Kyungu Mukange, Pindu Bwabwa, Dibinga, François Mwamba, Joseph Sita, Marcel Mbayo,Musampa, Tshiakudia, Bruno Tshibala... »
Un jeune brillant aux côtés d'Étienne Tshisekedi
Parlant expressément de Paul Kapita, Moni Della souligne que dans cette académie politique, il était l'un des professeurs, jeune et brillant aux côtés de l'icône Étienne Tshisekedi. « Vaillant, vous avez subi toutes sortes d'humiliations et traitements inhumains et dégradants. Sans relâche, vous aviez continué le combat. Et certains, jusqu'au sacrifice suprême », a-t-il souligné.
Ce co-fondateur de l'UDPS pense, par ailleurs, que c'est l'occasion rêvée pour ce parti aujourd'hui au pouvoir « d'honorer à juste titre le combat des fondateurs, co-fondateurs, pionniers et combattants de première heure ». Ne pas le faire, indique ce disciple d'Etienne Tshisekedi, ce serait un sacrilège. Pire, une ingratitude intolérable qu'il dénonce, condamne et pour laquelle il dit accuser Félix Tshisekedi. « Sinon, à quoi aura servi de sacrifier sa vie pour une cause juste, sans être reconnu par la République ? Quelle leçon va-t-on donner aux générations futures ? Quelle est la valeur pédagogique et historique d'un tel combat ? Patrice Lumumba ne disait-il pas que l'Afrique doit écrire sa propre histoire ? », s'est enquis ce politique congolais.
Moïse Moni Della Idi se demande, enfin, comment expliquer que l'UDPS au pouvoir rejette catégoriquement ses anciens, alors qu'elle se réconcilie facilement avec les Mobutistes et les Kabilistes. « Comment expliquer que l'UDPS au pouvoir, les grands animateurs des institutions et autres hauts représentants du président sont souvent les mobutistes et kabilistes patentés qui ne juraient que par la disparition de cette formation politique et de son leader, Étienne Tshisekedi ? Comment expliquer que l'UDPS au pouvoir, le social du peuple n'est pas au rendez-vous ? ». Ce sont là autant de questions que se pose ce disciple du Sphinx de Limete, portant ainsi la voix du peuple congolais.
