La série noire continue au Burkina Faso. En effet, quelques heures seulement après la publication, par l'état-major général des armées, du bilan provisoire de l'attaque survenue le 17 février dernier sur l'axe Oursi-Déou, qui s'établit à 51 soldats tués, le pays a enregistré un nouveau raid meurtrier des groupes armés. C'était le 20 février dernier, dans le Nord du pays, plus précisément à Tin-Akoff où la position des Forces de défense et de sécurité (FDS) a fait l'objet d'une violente attaque. Le bilan, encore provisoire, fait état d'une vingtaine de combattants tombés sur le champ de bataille.
A cela s'ajoute l'attaque de Partiaga dans la Tapoa où des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et des civils ont été indistinctement pris pour cible, laissant plusieurs morts sur le carreau. C'était le 26 février dernier. A quand la fin de la comptabilité macabre ? Car, en l'espace de 96 heures, ce sont au total, 70 de nos valeureux soldats qui ont péri dans des attaques visiblement bien coordonnées par l'ennemi qui a juré la perte de notre pays. Or, depuis quelque temps, la plupart des attaques étaient dirigées contre des civils si fait que beaucoup de villages se sont vidés de leurs habitants. Quel message les terroristes veulent-ils envoyer en décidant d'intensifier les attaques contre les FDS et leurs supplétifs ?
Est-ce une manière de les harceler, espérant ainsi les pousser à quitter leurs positions pour qu'ils en prennent le contrôle ? Ou bien ces attaques violentes constituent-elles des actes de désespoir de la part d'un adversaire en perte de vitesse, conscient que ses jours sont comptés face à la détermination d'un guerrier en chef nommé Ibrahim Traoré ? Autant de questions que plus d'un Burkinabè se pose au regard de l'enchaînement des évènements.
Il faut que suivent les résultats sur le terrain de la lutte anti-terroriste
Cela dit, d'aucuns ont vite fait de franchir le pas en établissant un lien de cause à effet entre les attaques qu'a enregistrées le pays des Hommes intègres et le départ acté des soldats français de l'opération Sabre basée à Kamboisin depuis quelques années. Pour eux, tout est fait pour que les Burkinabè regrettent le départ des soldats tricolores accusés, à tort ou à raison, d'être de mèche avec certains groupes armés. Vrai ou faux ? On ne saurait y répondre. Mais une chose est certaine.
Le Burkina, après le départ des soldats français, se doit de s'assumer pleinement s'il ne veut pas donner l'impression de ce malade grabataire à l'ego surdimensionné, qui refuse de se faire assister. Il faut tout faire pour ne pas donner raison aux Cassandre et autres oiseaux de mauvais augure qui pensent que le Burkina a eu tort de demander le départ de la force Sabre. Pour cela, il faut que suivent les résultats sur le terrain de la lutte anti-terroriste.
Cela dit, n'est-il pas temps que le capitaine président Ibrahim Traoré qui fait face à sa première vraie épreuve, lance la " vraie guerre " qu'il avait annoncée au cours d'un entretien télévisé ? Il faut porter l'estocade à l'ennemi pour que change le rapport de forces sur le terrain. C'est à ce prix que la peur pourrait changer de camp et faciliter la reconquête de l'intégralité de notre territoire.