Dans l'est de la RDC, les rebelles du M23 occupent les localités de Mushaki et Karuba. Une seule route permet encore de rejoindre Goma.
Le M23 continue à progresser en direction de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Tôt ce vendredi (24.02), les rebelles qui contrôlaient depuis 48 heures toutes les collines surplombant Mushaki, ont lancé l'assaut sur la cité. L'armée congolaise s'est alors retirée plus au sud vers Sake. Les rebelles se sont ainsi dirigés vers l'ouest et coupé l'autre route qui relie Goma à la cité de Masisi, à partir de Karuba.
Leur objectif serait maintenant la cité minière de Rubaya, selon Amani Kakimba. Ce notable de Masisi explique que "les rebelles du M23 viennent de prendre la localité de Mushaki située à douze kilomètres de la cité de Sake, et voilà qu'ils viennent de couper la route entre Goma et Masisi centre. La vision de ces rebelles appuyés par les forces rwandaises et d'autres alliés est de lancer l'assaut sur la cité de Rubaya qui regorge de minerais."
Toujours plus de déplacés
La base de la Monusco de Mushaki n'existe plus depuis qu'elle a été évacuée dans le cadre du processus de retrait progressif des Casques bleus au Nord-Kivu.
Mushaki, mais aussi d'autres localités de la région, se sont vidées de leurs populations ces deux derniers jours. Les déplacés ont pris la direction de Sake et de Goma.
Michel Bizimungu est arrivé à Goma avec sa famille et déplore le manque d'engagement de l'armée congolaise. "Avec tous les militaires qui existent au Congo, si l'on déployait seulement ceux qui sont à Kisangani et Lubumbashi pour mener cette guerre, je ne pense pas que ces rebelles seraient à même de résister", confie-t-il.
"Aucune pitié"
La société civile du territoire de Masisi estime que le gouvernement congolais devrait se hâter de déployer tous les moyens à sa disposition, afin de mettre fin à l'offensive des rebelles du M23.
Pour Telesphore Mitondeke, rapporteur de la société civile, "vu l'ampleur de la situation, nous sommes en train de comprendre que ces terroristes avec tous ceux qui les ont fabriqués, n'ont aucune pitié à l'égard du peuple congolais, parce que malgré les différentes résolutions prises dans des mini-sommets ou sommets, rien ne se fait."
Seule la route Sake-Minova sur la nationale 2 peut encore approvisionner Goma en vivres mais elle reste aussi menacée. En effet, les dernières positions des rebelles sont maintenant à moins de dix kilomètres de Sake, dernier verrou avant d'atteindre Goma.