Les travailleurs du Cameroun contestent le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) fixé par le gouvernement.
Les représentants syndicaux du Cameroun n'ont à aucun moment approuvé le montant du Smig proposé par le gouvernement (un peu plus de 41.000 FCFA). Ils réclament une augmentation à 60.000 francs CFA.
Le mouvement de grève a débuté dans quelques ministères de la fonction publique et entreprises privées. Il devrait se répéter chaque lundi. C'est le troisième lundi de grève lancé au Cameroun ce mois-ci, par une dizaine de syndicats rassemblés au sein du Cameroon Workers Forum.
"Ce lundi 27 février, la grève va continuer ! Tout le monde sera habillé en noir, le service public sera interrompu pour cette journée. Nous voulons que le gouvernement comprenne que des situations comme celles-là ne doivent pas pourrir et qu'il faut à l'urgence convoquer une rencontre pour entamer des discussions", explique Chamberlain Owona Amougui, Secrétaire général du Syndicat National Autonome de l'Education et de la Formation (SNAEF).
"On a l'impression que dans notre pays, notre parole, quand bien même elle est écoutée, n'est pas prise en compte. Nous voulons donc être entendus", poursuit-il.
Inflation
Depuis la loi de finances 2023, les Camerounais subissent le poids d'une inflation galopante qui touche les carburants mais aussi les produits alimentaires de base.
Pour changer cette situation, Jean Marc Bikoko, le point focal du Cameroon Workers Forum ( Cawof), appelle à la mobilisation de tous les Camerounais pour mettre la pression sur le gouvernement.
"Nous avons arrêté un mot d'ordre de mobilisation du 15 février au 15 mars et nous avons choisi le lundi pour appeler à s'habiller en noir en guise de protestation contre la vie chère qui est en train de laminer tout espoir par rapport au bien-être des populations. Et pour appeler tous les salariés du secteur public ou privé à arrêter systématiquement le travail chaque lundi. Le Cawof ne dispose d'aucune autre force que la mobilisation pour faire pression sur le gouvernement", affirme-t-il.
Désolidarisation
Quelques jours après l'annonce par le Cawof du mouvement de grève, certains syndicats se sont toutefois désolidarisés.
Jean Marc Bikoko voit en cela des manoeuvres du gouvernement pour affaiblir leur mobilisation.
Selon lui, "Ce n'est pas surprenant parce que le gouvernement met tout en oeuvre pour infiltrer les différents mouvements au lieu de se préoccuper des revendications légitimes. Nous disons donc qu'on ne saurait mélanger les torchons et les serviettes."
Fin janvier 2023, le salaire minimum interprofessionnel garanti est passé de 36.270 francs CFA à 41.875 francs CFA. Une décision annoncée par le gouvernement et contestée par les syndicats qui réclament que le SMIG soit fixé à 60.000 francs CFA.
Pour l'heure, le gouvernement ne s'est pas encore prononcé sur une quelconque négociation avec les syndicalistes.