La physionomie sanitaire a positivement changé à Sédhiou, assure le médecin-chef de région, Dr Amadou Yéri Camara qui donne l'évolution des infrastructures et du personnel en ces termes : 3 à 5 centres de santé et 45 à 63 postes de santé entre 2015 et 2022. Le nombre de sages-femmes est passé de 30 à 108 et les infirmiers de 25 à 75. Mieux, la région compte aujourd'hui 16 spécialités contre 3 en 2017.
En matière de santé, Sédhiou n'a aujourd'hui "rien à envier aux autres régions du Sénégal", se réjouit le médecin-chef de région, Dr Amadou Yéri Camara qui a reçu, hier, dans ses bureaux, l'équipe du Soleil dans le cadre de la tournée économique du Chef de l'État. "Dans quelques jours, le Chef de l'État va inaugurer l'hôpital de niveau 3 ultra moderne, réalisé avec les meilleurs standards. Tout Sédhiou attend ce moment pour remercier Macky Sall", a d'emblée dit Dr Yéri Camara qui reste séduit par la qualité de l'immense infrastructure déjà fonctionnelle de par ses équipements et ses ressources humaines. "Donc, du point de vue Eps [établissements publics de santé], nous n'avons pas grand-chose à dire. On est gâté grâce à une volonté politique exprimée au plus haut sommet de l'État", fait savoir le médecin-chef de région.
Sédhiou revient de loin. Il y a quelques années, la région n'avait que trois spécialistes : un gynécologue, un chirurgien et un urgentiste. Trois spécialistes pour toute la région composée de trois départements, trois arrondissements, 43 communes et 962 villages. "Nous avons maintenant un pédiatre, un deuxième gynécologue, un ophtalmologue, un radiologue, un scanner, un cardiologue et l'Orl qui est un réel motif de satisfaction", a salué Dr Amadou Yéri Camara qui annonce l'arrivée, dans "les prochains jours", d'un orthopédiste "déjà recruté et qui est en route" pour la capitale du Pakao. "Les efforts sont incroyables. On est passé de 3 à 16 spécialités entre 2017 et 2022", fait noter Dr Camara, faisant également remarquer que le service d'hémodialyse de l'hôpital, avec à sa tête un néphrologue épaulé par des infirmiers spécialisés, a pu soulager 2000 personnes en une année (entre 2021 et 2022).
Et parmi les bénéficiaires, précise-t-il, des malades en provenance des régions de Diourbel, de Kaffrine, de Louga, de Thiès, de Dakar, des pays de la sous-région et même au-delà. "On est parti de zéro pour arriver à ce résultat", dit-il, avec fierté. En réalité, les efforts faits dans le domaine des infrastructures sanitaires ne se résument sérieusement pas à cet hôpital. Il n'y a pas une seule commune de la région qui n'a pas bénéficié au moins d'un poste santé. Des chiffres l'attestent. Deux centres de santé ont été construits, faisant passer le nombre de centres de santé dans la région de 3 à 5. Quant aux postes de santé, ils sont passés de 45 à 63 entre 2015-2022. Le personnel soignant a épousé la même dynamique. Avec un nombre de sages-femmes qui passe de 30 à 108 et les infirmiers de 25 à 75 sur la même période.
On est passé de 0 à 6 pharmaciens publics
Les progrès enregistrés sont également visibles dans la gestion des médicaments. Sédhiou est restée quatre ans sans pharmacien public. La région dépendait de Kolda pour son approvisionnement. Un mauvais souvenir. Le problème a été réglé. Actuellement, au niveau de chaque district, il y a un pharmacien, faisant passer la région de Sédhiou de zéro à 6 pharmaciens entre 2015-2022. Ce qui a permis, selon Dr Amadou Yéri Camara, d'assainir toute la gestion des médicaments au profit des patients. Mieux, les dettes d'un montant de plus de 100 millions de FCfa contractées auprès de de la Pna (Pharmacie nationale d'approvisionnement) ont été totalement épongées. "C'est pour vous dire qu'à tous les niveaux, des pas de géants ont été franchis", soutient le médecin-chef de région qui annonce la construction d'un Centre de santé à Bounkiling. Le projet a été finalisé. Les financements mobilisés. Le site trouvé. "Cette infrastructure sera bientôt réalisée", promet Dr Camara qui se réjouit également de la dotation en matériel logistique. Ainsi, 15 nouvelles ambulances ont été livrées dont 4 viennent d'être réceptionnées il y a quelques jours. Des investissements qui ont eu le mérite de booster les indicateurs de santé. Sédhiou a quitté la zone rouge pour le paludisme. Et a même été primée par le Programme national de lutte contre le paludisme pour les résultats obtenus.
Le taux d'incidence du paludisme est passé de 70 pour 1000 à 29 pour 1000 entre 2012 et 2021. Quant au taux de prévalence contraceptive, il est passé de 6 à 17 % sur la même période. "Ces deux seuls indicateurs montrent les progrès énormes réalisés. Sans compter que la région a doublé le taux de césariennes, passant de 1 à 2 % avec l'arrivée d'un deuxième gynécologue", fait remarquer Dr Camara, saluant également le fait que 1 848 personnes bénéficiaires des cartes d'égalité des chances des 3 926 ont pu être enrôlées dans les mutuelles de santé. "L'État doit continuer à privilégier la zone en rendant opérant le système de rotation du personnel. Il faut aussi et surtout maintenir le train des investissements, entretenir les structures réalisées et poursuivre les investissements en renforçant les budgets", recommande le médecin-chef de région. Dr Camara annonce de belles perspectives pour la région "surtout avec l'exploitation prochaine par notre pays du pétrole et du gaz".