Le rideau est tombé sur la cinquième édition du projet " Takalo " , initiée par le club de handball mahorais Amoitié Sportive de Handball Tsingoni qui a séjourné durant jours dans la capitale du Nord.
Un séjour qui a concrétisé l'amitié entre Madagascar et Mayotte qui date depuis des lustres. Des échanges sportifs et culturels ainsi que des animations sont programmés à cette occasion.
Certes les compétitions sportives se sont achevées vendredi dernier au gymnase couvert d'Antsiranana, mais la délégation mahoraise a choisi le samedi pour organiser une soirée exceptionnelle dédiée aux participants malagasy que mahorais, pimentée des échanges culturels de deux parties .
Il s'agissait exactement d'une soirée de remise des coupes, de trophées sportifs et des médailles, qui s'est déroulée dans la salle de fêtes de l'hôtel de la Poste. Cette manifestation sportive et festive a attiré un grand nombre de sportifs, notamment les dirigeants de la ligue de handball de la région Diana.
De nombreux sportifs, comme des joueurs, des arbitres, des membres de la ligue, ont été récompensés lors de cette soirée. Mention particulière pour Mamy et Ibrahim, anciens capitaines du club Cosmos Secren de l'époque, appréciés pour leurs qualités professionnelles, humaines et relationnelles. Tee-shirt, ballon, chasuble, sifflet, carte d'arbitrage leur ont été offerts.
Également, les enfants qui ont participé au programme, ont eu aussi leurs parts respectives. Selon les explications, l'organisation a confectionné 210 tee-shirts pour être distribués pendant la soirée.
Tout a débuté par la remise de souvenir aux enfants qui ont participé au " handball de rue " qui s'est déroulé devant la mairie. Puis , les équipes participantes au tournoi sont appelées par catégories pour rejoindre le devant de la scène, là où le maire de la commune urbaine d'Antsiranana Jean Luc Djaovojozara et les officiels de la ligue ont remis tour à tour les récompenses. Il en est de même pour les meilleurs joueurs.
La remise des médailles et des coupes aux deux formations masculine et féminine , vainqueurs du tournoi, a marqué la soirée. Il s'agit respectivement du Club omnisport d'Antsiranana ou COSA Ds et l'ASH Tsingoni.
Chaque remise de trophée a été immortalisée par une séance photo qui sera adressée aux généreux donateurs qui ont soutenu le projet Takalo et le déplacement des quarante joueurs.
Échanges culturels
Car les danses et les chants occupent une place importante dans la culture mahoraise, l'occasion a permis aux visiteurs de montrer leur tradition.
À cet effet, les filles mahoraises ont démarré la soirée avec la " M'biwi ", une chorégraphie dansée par les femmes à l'occasion des mariages. Puis, les hommes ont pris le relais en dansant.
Selon les explications de Badirou Abdou, chef de la délégation mahoraise et non moins coach de l'équipe, le nom de m'biwi désigne les deux bouts de bois généralement en bambou qui sont frappés l'un contre l'autre pour accompagner les danseuses. Normalement cette danse est réservée aux femmes mariées.
En apparence, les femmes se mettent en place et s'assoient par petits groupes. Elles sont vêtues d'une robe en tissu imprimé, le " salouva " (salovana). Elles portent un châle, le " kishali ", sur la tête ou sur les épaules. Quelques danseuses arborent un masque de beauté réalisé avec de la poudre de bois de santal parfois additionnée d'autres mélanges végétaux pilés. Les femmes portent toujours un grand soin à leur tenue vestimentaire. Les danseuses se lèvent deux par deux et se font face. Les bras sont écartés et les mouvements des hanches se font de plus en plus rapides. Pendant ce temps, les femmes assises battent la cadence en claquant leurs bouts de bois.
Puis, les hommes ont pris le relai en dansant le Chigoma, une danse qui représente le mieux l'île Mayotte. La tradition mahoraise veut que cette danse soit pratiquée pour célébrer un mariage, mais aussi pendant des évènements heureux ou socialement marquants et culturellement importants. Au début, le Chigoma était typiquement pratiqué par les hommes, mais maintenant, avec la tendance vers l'égalité de genre, il est tout aussi élégamment dansé par les femmes. Le Chigoma se danse à plusieurs, en cercle et en douceur, à la queue leu-leu, sous un rythme langoureux ponctué par des saccades de mouvements rapides et courts.
" La rencontre Takalo a été placée sous le signe de la bonne humeur, des rencontres et des découvertes qui s'est terminée en beauté avec la remise des médailles .Cette édition est un des moyens qui permettent de resserrer les liens entre les deux peuples et intensifier l'interaction entre toutes les cultures " a affirmé le chef de la délégation.