Un des objectifs du président de la République Andry Rajoelina se concrétise. L'électrification à grande échelle par la transition énergétique. Le second volet d'un projet dans ce sens a été lancé hier.
Joindre des paroles aux actes. La seconde phase du Projet de renforcement et d'interconnexion des réseaux des transports d'énergie à Madagascar, Prirtem II, a été lancée hier au Centell d'Antanimena. Il va relier, si l'on peut dire, Antananarivo à Antsirabe. Alors que le Prirtem I a eu comme objectif de mettre sur le même diapason la capitale à Toamasina, via les jonctions électriques.
" Pour Prirtem II, ses particularités résident dans le fait que la production d'énergie issue des sources renouvelables va être incluse dans cette autoroute de l'électricité qui se dessine. C'est le cas la centrale hydroélectrique de Sahofika. Mais nous n'allons pas conclure des accords au détriment des générations futures. Il faudra bien peser les coûts de revient et les prix de vente avant de finaliser ce dossier. Il en sera de même pour Volobe. Dans la mesure où ce sont deux projets qui vont s'étaler sur au moins un siècle " tenait à soutenir Solo Andriamanampisoa, ministre de l'Énergie et des hydrocarbures, en réponse aux questions des journalistes.
Sur le plan technique, selon les explications développées par Mirana Rivo Raharison, coordonnateur du projet, " Prirtem II permettra aux deux régions d'échanger de l'énergie, ce qui peut combler le déficit de production en réponse aux besoins toujours en augmentation, il vise à élargir la couverture en termes de réseaux, d'améliorer l'accès à l'électricité, une nécessité absolue à l'époque où nous vivons et de créer des emplois. 300 directs sont déjà acquis. Tout va s'étendre sur 60 mois. 19 villages dans les communes de Soanindrariny, d'Ambohindranandriana, d'Ambatomena et d'Ambohimanarivo, vont en bénéficier ". La centrale de Sahofika peut produire 192 kilowatts, extensible à 300, peut devenir la plaque tournante de cette interconnexion.
Engagement
Pour Adam Amoumoun, représentant pays de la Banque africaine de développement, BAD, principal contributeur financier de Prirtem II, " à travers ce projet ambitieux, la BAD marque une nouvelle fois son engagement pour l'énergie en tant que chef de file des bailleurs de fonds. Au fur et à mesure des résultats obtenus, la mise en oeuvre de Prirtem III serait envisagée. Ce projet s'inscrit et s'insère dans les High 5s du Groupe de la BAD. Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, améliorer la qualité de la vie de la population ".
Pour le cas de Madagascar, Solo Andriamanampisoa affiche son optimisme " quant à la fiabilité du projet présidentiel de doubler la production nationale d'électricité d'ici 2028, la porter à 500 mégawatts. Et l'accès à moindre coût de ce bien à 70% de la population par la transition énergétique ". Son ministère s'attèle et encourage les initiatives pour les panneaux solaires et les autres plateformes de production d'électricité. Seul 3% du potentiel répertorié de l'hydroélectricité est exploité pour le moment.
De son côté, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, a rassuré les partenaires techniques et financiers " sur la gestion saine et rigoureuse des fonds obtenus ". Pas moins de 89 millions d'unité de compte dont 42 millions de dollars de la BAD. Elle s'est aussi engagée à faire des efforts pour renforcer la capacité d'absorption de Madagascar. Une des plus faibles en Afrique. Ce qui handicape la lutte contre la pauvreté au regard des indices macro-économiques.