Sédhiou est doté d'un nouvel hôpital (régional) qui sera inauguré demain, mercredi 1er mars 2023, par le chef de l'Etat, Macky Sall. Avec ce joyau, les évacuations se feront de moins en moins dans les autres régions, surtout celles de Ziguinchor et de Kolda. Cependant, comme dans la plupart des structures secondaires de santé, la dotation en personnel qualifié pose problème, malgré la disponibilité d'un plateau technique souvent de pointe, qui croupit et moisit sous le poids de la poussière.
Comme dans les autres régions du Sénégal, Sédhiou n'a pas échappé au manque de personnel qualifié dans le domaine de la santé. Avec des acquisitions en plateau médical moderne, certains services des centres de santé secondaires restent sans personnels qualifiés. Et, le plus souvent, ce sont ceux de la génécologie obstétricale, des cabinets de dentistes ou encore les laboratoires, entre autres services, qui en souffrent le plus.
Des situations qui ne jouent pas en faveur des malades, qui sont évacués, non pas par faute de plateau moderne, mais de personnel qualifié au sein du district ou dans l'hôpital régional. Ces matériels croupissent souvent sous le poids de la poussière qui contribue à leur détérioration rapide, alors qu'ils pouvaient être redéployés dans d'autres centres dotés de personnel qualifié ou encore jouer sur l'efficience en faisant déplacer le spécialiste, au moins un jour dans la semaine, pour prendre en charge des patients. Néanmoins, dans plusieurs régions, les médecins de districts s'appuient sur les programmes pour former un des leurs pour la prise en charge de ces services.
A Sédhiou, l'international sénégalais, Sadio Mané, a offert à sa localité, Bambaly, un centre de santé. Avec toutes les commodités pour une bonne prise en charge, la structure sanitaire manque de personnels qualifiés. Certains services, bien équipés, attendent toujours la présence de preneurs qualifiés, comme le cabinet dentiste. Le service de gynécologie reçoit la visite d'un gynécologue tous les quinze jours, pour prendre en charge les patients. Cette situation est tout aussi remarquable à l'intérieur de la région et ce sont les sages-femmes qui gèrent les cas urgents où font des références dans la région de Ziguinchor pour la survie des femmes.
UNE LUMIERE QUI S'ANNONCE DANS LE NOIR DANS LA SANTE
Un constat qui avait amené la représentante de l'UNFPA, lors de la dernière Journée mondiale de la population qui s'est tenue dans cette région, à avancer : "il est donc urgent de poursuivre les investissements pour la formation du personnel et l'équipement des structures sanitaires, tout en poursuivant les efforts pour la satisfaction totale des besoins en planification familiale". Dans cette région, les statistiques officielles de l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) reflétaient qu'en 2013, "on dénombre 549 décès pour 100.000 naissances vivantes".
Aujourd'hui, il est plus qu'urgent de doter cette région de personnels qualifiés suffisants mais aussi de moyens mobiles pour les campagnes. Et c'est dans ce sens que le nouvel hôpital régional, qui sera inauguré demain, mardi 28 février 2023, gardera tout son sens et va permettre de faire baisser la mortalité maternelle et infantile et augmenter les chances de survie des populations. Avec la visite économique du Chef de l'Etat dans cette région, depuis hier mardi, c'est une lumière qui s'annonce dans le noir dans la santé.
Désormais, le nouvel hôpital régional devrait prendre en charge toutes les spécialités de la médecine, allant de la chirurgie conventionnelle à la radiographie, en passant par la gynécologie, l'orthopédie, entre autres, avec la présence de personnel qualifié. Conséquence, les références devraient aussi connaitre une baisse et les régions d'accueils, comme Ziguinchor et Kolda, pourront ainsi souffler, mais s'appuyer aussi sur ce nouveau joyau pour la prise en charge des malades de la sous- région. Toutefois, il faut relever que dans les autres structures de santé de la région, notamment les centres de santé de Goudomp, Samine, Bounkiling, le manque de personnel reste toujours une réalité et des demandes sont émises pour l'affectation de personnels qualifiés.