L'Afrique du Sud, placée la semaine dernière sur la liste grise des pays soumis à une surveillance renforcée concernant le blanchiment, choisit de voir ce déclassement comme " une opportunité ", selon son président, Cyril Ramaphosa.
Deux nouveaux pays ont rejoint la liste établie par le Groupe d'action financière (Gafi) et qui compte vingt-trois pays en tout : l'Afrique du Sud et le Nigeria, a annoncé l'organisme, le 24 février à Paris. "La liste grise est une opportunité pour nous de renforcer nos contrôles et d'améliorer notre réponse au crime organisé ", a écrit le président sud-africain dans sa lettre hebdomadaire, le 27 février. Ce déclassement " a suscité de nombreuses inquiétudes sur l'état de nos institutions financières, de nos forces de l'ordre (...) La situation est préoccupante mais moins grave que certains ne le laissent entendre ", a-t-il ajouté.
De nombreux services publics souffrent d'une corruption endémique en Afrique du Sud, aggravée sous la présidence de son prédécesseur, Jacob Zuma, et que Ramaphosa a promis d'endiguer. Le parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, l'ANC, "montre une nouvelle fois son incapacité à lutter contre la criminalité financière ", a réagi le 24 février le principal parti d'opposition, Democratic Alliance. La gauche radicale (EFF) a qualifié Cyril Ramaphosa de "criminel à la tête d'un Etat criminel ".
Rappelant une affaire qui le gêne personnellement, celle de billets de banque retrouvés cachés dans un canapé d'une de ses propriétés en 2020, l'EFF affirme que ce scandale "fait partie des raisons pour lesquelles l'Afrique du Sud se retrouve sur la liste grise ". Selon Cyril Ramaphosa, " les éléments fondamentaux sont en place et nous savons ce qu'il nous reste à faire pour sortir de la liste grise ", ajoutant qu'il est "déterminé à le faire aussi vite que possible ".
