Dans une correspondance dont camer.be a obtenu copie, le député récemment radié du Social Democratic Front (SDF), rappelle à la direction du parti de Ni John Fru qu'un député n'exerce pas un mandat impératif mais bien un mandat représentatif.
L'élu de la nation prend acte de son exclusion et annonce qu'il continuera donc de sièger au parlement.
Nitcheu demande surtout aux dirigeants du SDF de cesser tous les prélèvements qui étaient effectuées jusqu'ici sur son revenu de parlementaire pour le compte du parti.
Lors de la rentrée parlementaire de ce vendredi 3 mars, le nombre d'élus du SDF passe de 5 à 4 élus.
Mandat impératif (dicté par le parti) Vs mandat représentatif (offert par l'électorat)
Dans la pratique, si un maire peut être suspendu ou alors révoqué par décision du pouvoir exécutif, ce n'est pas le cas pour le député.
Au Cameroun, il est donc impossible de révoquer un député. C'est le principe de la séparation des pouvoirs : ni le gouvernement, ni l'assemblée, ni même un juge ne peuvent faire tomber les députés.
Elu et représentant de la nation, un député ne peut être contraint de démissionner de l'assemblée nationale (ce qui est différent de son parti politique) autrement que par pression politique. Seul l'électorat peut alors pousser un député à quitter l'hémicycle, encore faut-il que ledit député accepte de faire le pas de côté par respect à ceux qui l'ont élu.
Ce que prévoit la constitution
(Loi 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 modifiée et complétée par la loi n°. 2008/001 du 14 avril 2008)
Article 15. - (1) L'Assemblée Nationale est composée de cent quatrevingt (180) députés élus au suffrage universel direct et secret pour un
mandat de cinq (5) ans.
Le nombre des députés élus à l'Assemblée Nationale peut-être modifié par la loi.
(2) Chaque député représente l'ensemble de la Nation.
(3) Tout mandat impératif est nul.
Nitcheu s'adresse au SG du SDF