Le représentant spécial de l'ONU en Libye, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, a proposé ce 27 février 2023 devant le Conseil de sécurité des Nations unies l'instauration d'un panel de haut niveau rassemblant tous les acteurs libyens pour dépasser les blocages politiques dans le pays. Des élections prévues en décembre 2021 avaient été annulées.
Le représentant spécial de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, a lancé ce 27 février une initiative pour dépasser le blocage politique en Libye et arriver à organiser des élections générales " inclusives et transparentes " en 2023, comme l'ont déjà souhaité les États-Unis un peu plus tôt.
Le Sénégalais a exposé son initiative devant le Conseil de sécurité des Nations unies alors qu'il faisait son évaluation mensuelle sur la situation dans ce pays.
Pour aboutir à ces élections et sortir la Libye de la période de transition qui s'éternise, l'émissaire de l'ONU a expliqué qu'il fallait rassembler tous les acteurs libyens qu'il qualifie de " pertinents " : des représentants des institutions politiques, des figures politiques importantes, des chefs de tribu, des responsables d'organisations de la société civile, des femmes et des jeunes...
Le rôle de ce panel de haut-niveau serait, selon Abdoulaye Bathily, de faciliter l'adoption d'un cadre légal, une feuille de route et un calendrier pour la tenue du scrutin cette année. Ce comité doit également faire avancer un consensus autour de la sécurité des élections et l'adoption d'un " code de conduite des candidats ", précise l'émissaire, appelant les membres de Conseil de sécurité de l'ONU à soutenir sa démarche.
Bras de fer politique sur le profil du prochain président
Depuis l'annulation des élections prévues en décembre 2021, l'accord sur le cadre juridique bute toujours sur le profil du prochain président. Le camp de l'Ouest libyen refuse qu'il soit un militaire ou de double nationalité alors que le camp de l'Est refuse l'exclusion de qui que ce soit.
Les détracteurs du maréchal Khalifa Haftar craignent de le voir s'imposer au pouvoir et cherchent à avoir ces deux conditions comme garantie pour qu'il ne se présente pas. Le camp de l'Est, au contraire, veut permettre à un militaire et à un porteur de double nationalité de pouvoir se présenter.
Avec le blocage persistant et les divisions entre le Parlement et le Conseil suprême de l'État, Abdoulaye Bathily cherche à faire adopter le cadre constitutionnel pour des élections par ce panel de haut-niveau.
Il n'est pas exclu non plus de faire nommer un nouveau Premier ministre pour organiser les élections à la place d'Abdelhamid Dbeibah, lui-même actuellement Premier ministre mais qui fait désormais partie du problème. Le camp de l'Est refuse des élections organisées sous son égide. D'ailleurs, Dbeibah est en train de lancer son parti politique afin de se présenter comme candidat à la présidentielle.