Des centaines de petits commerçants ont protesté, mardi 28 février, dans les rues du centre-ville de Nairobi, au Kenya. Ils ont dénoncé la concurrence, déloyale selon eux, des commerçants chinois, de plus en plus nombreux sur le marché. Ils demandent aux autorités kényanes d'agir pour les protéger.
On le voit à peine derrière son immense pancarte, sur laquelle on peut lire " Les Chinois doivent partir ". Patrick, 35 ans, vend de l'électronique. " Ils vendent leurs produits moins chers que nous pour nous voler nos clients ", lance-t-il. Moins cher... et pour les mêmes produits. Eric Githinji tient une boutique de matériel hi-fi importé de Chine. Il dénonce une concurrence déloyale :
" Les gens à qui nous achetons nos marchandises viennent dans notre pays et se mettent à vendre les mêmes produits moins chers. Et comme ce sont eux qui fabriquent ces produits, ils ont moins de coûts dans le circuit de distribution. Donc, un ampli que je vais vendre 500 dollars, ils vendent le même à 300 dollars. Ils fabriquent, ils distribuent, ils vendent en gros, au détail. Qu'allons-nous devenir, en tant que Kényans ? "
Au milieu du cortège, Justus Mutiso se dirige avec les autres manifestants vers l'avenue où se trouve le bureau du vice-président. Il est venu réclamer que l'État kényan prenne des mesures pour le protéger : " On veut qu'il comprenne à quel point on souffre. Les Chinois ont envahi notre marché. Nous les invitons ici, mais comme fabricants, pas en tant que commerçants. "
Alors que la polémique enfle au Kenya, le propriétaire du plus grand centre commercial tenu par des Chinois a décidé, depuis dimanche 26 février, de rester portes closes " pour raisons de sécurité ".