La MONUSCO a organisé vendredi 24 février dans la chefferie des Baboa-Bokoe, dans le territoire d'Irumu, une journée de sensibilisation à la paix, au dialogue intercommunautaire et à la cohésion sociale. Environ 500 personnes dont des jeunes, des femmes, des personnes âgées, des notables locaux ainsi que des leaders de la société civile y ont pris part.
La MONUSCO, à travers sa section des Affaires civiles, a encouragé les communautés au vivre ensemble, l'un des vecteurs de la paix et de la stabilité. Les communautés invitées à ce dialogue étaient unanimes sur le vivre ensemble. Elles ont cependant exprimé à l'attention de la MONUSCO leurs préoccupations relatives notamment à la situation sécuritaire.
Même si la question sécuritaire a été soulevée par différents intervenants, le coordonnateur de la société civile, Hervé Bamunoba, a cependant souligné qu'elle s'est nettement améliorée grâce aux efforts de sensibilisation des leaders locaux et des autorités en collaboration avec la MONUSCO. " Ceci a permis le retour de la majorité des populations qui avaient fui ", a-t-il rappelé.
Hervé Bamunoba a soutenu que pour le retour d'une paix définitive, et afin de soulager les souffrances des populations et développer la localité, il est impératif de lancer le P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation) dans la zone.
En attendant l'effectivité de ce programme, d'autres participants ont invité la MONUSCO à multiplier les sensibilisations à Soleyniama mais aussi dans différents villages et localités, pour accompagner, renforcer et consolider les initiatives déjà prises par les notables, responsables du gouvernement provincial, autorités traditionnelles et la société civile pour faire taire les armes. Il s'agit entre autres des multiples rencontres avec les jeunes de la localité pour les persuader de ne pas choisir la voie des armes et de la violence .
Ils ont également demandé à la MONUSCO de mener des patrouilles dans la localité pour dissuader Zaïre et FRPIC, deux groupes armés qui opèrent dans le territoire. Ils ont rappelé qu'en décembre 2022, une attaque contre des populations civiles avait lourdement endeuillé les familles de la localité de Soleyniama.
Réagissant à la question relative au P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation), Sado Bahemuka, officier de la section Affaires civiles de la MONUSCO, a réaffirmé que la Mission appuie cette initiative et qu'elle accompagne le gouvernement congolais pour que ce programme soit un succès. Il a aussi souligné : " Dans la guerre il n'y a pas de gagnant, tout le monde est perdant ".
Sado Bahemuka a bouclé son intervention en invitant la population à travailler ensemble pour réinstaurer la paix et la cohésion dans leur milieu.
Lutte contre l'exploitation sexuelle
La MONUSCO a saisi cette opportunité pour expliquer aux populations et notamment aux femmes et aux jeunes filles de la chefferie de Baboa-Bokoe la politique des Nations Unies en matière de lutte contre les atteintes et exploitations sexuelles pour lesquelles il existe une tolérance zéro. Des numéros verts gratuits mis en place pour signaler tout cas ou toute suspicion leur ont été communiqués.
A la fin de la séance, Solange Lodyisi, âgée de 25 ans, dit avoir bien retenu les explications qui ont été données. Elle s'est réjouie d'avoir participé à cette rencontre. Elle témoigne : " S'il y a un cas de violences sexuelles, par exemple un agent de la MONUSCO qui met enceinte une femme et qui l'abandonne, maintenant je sais comment procéder : on appelle le numéro vert donné par la MONUSCO, et elle va faire des recherches et le suivi à son niveau. J'ai aimé parce que nous sommes en mesure de dénoncer ces cas d'abus ".
La mission de sensibilisation de la MONUSCO initiée par la section des Affaires civiles va se poursuivre dans d'autres entités de l'Ituri telles que Katoto, Nyamamba, Fataki et Bayoo jusqu'au 9 mars 2023.