Un point sensible. Mais évoqué avec dextérité par Solo Andriamanampisoa, ministre de l'Énergie et des hydrocarbures, sous sa casquette de Président du conseil d'administration de la Jirama. Quel est le montant de la dette de celle-ci ?
Une interrogation toujours d'actualité. Le niveau de la dette de la Jirama. Solo Andriamanampisoa, ministre de l'Énergie et des hydrocarbures, questionné sur cet imbroglio financier a accepté de donner des réponses appropriées. " Sur le plan comptable, les dettes de la Jirama s'évaluent dans les mille milliards d'ariary. Mais les créanciers qui viennent nous exiger leurs avoirs ne sont pas aussi nombreux que cela. Nous allons revoir en détails ces arriérés financiers. Je ne pense pas qu'ils soient ainsi. Nous avons déjà entrepris un audit minutieux des comptes d'exploitation de la Jirama. D'autant que l'État a déjà débloqué les subventions destinées pour la Jirama ". Il se peut alors que des ardoises de la Jirama ont été effacées par ces générosités de l'État.
Il sera ainsi attendu l'estimation de ces dettes. La Jirama, l'an passé, a obtenu 500 milliards d'ariary de subvention au lieu de 380 convenus avec le Fonds monétaire international, FMI. Une aide financière déjà débloquée. " Des actions ont été menées pour assainir la gestion de la Jirama et limiter les pertes non-techniques. Par la chasse aux branchements illicites, par exemple ". A la fin de l'exercice 2021, il a été annoncé auprès du FMI une dette de 1247 milliards d'ariary dans un document officiel. La Banque Mondiale, une fois n'est pas coutume, a exigé le remboursement des dépenses non-éligibles dans le cadre du Projet d'amélioration de la gouvernance et des opérations dans le secteur de l'électricité ou PAGOSE.
Équité sociale
D'un montant de 634 719 dollars dans un délai imposé sans un moratoire. Deux anciens directeurs généraux de la Jirama se trouvent sous la coupe d'un mandat d'arrêt même s'ils ont pu partir dans la nature avant la publication de leurs poursuites. Des faits qui attestent la mauvaise gestion à l'interne de cette société nationale d'eau et d'électricité.
La Banque Mondiale a aussi insisté sur l'application, dans sa lettre et dans son esprit, du système tarifaire Optima pour les particuliers et Optima business pour les industriels. Présenté comme une équité sociale, ces deux innovations n'ont jamais convaincu les concernés. Des opérateurs économiques ont même déclaré que l'Optima business ferait perdre leur compétitivité à un moment où Madagascar ambitionne de s'attaquer à des marchés continentaux et régionaux.
Comme solution, il y aura l'instauration d'un environnement propice à la transition énergétique. Réduire la dépendance aux centrales thermiques et encourager les investissements à partir des ressources renouvelables. Il a été aussi encouragé l'inclusion des volets énergétiques dans les projets industriels d'investissement. Comme l'ont fait QMM et Ambatovy.
En fait, la Jirama est toujours en quête de son point d'équilibre financier. Aucun chronogramme n'a été avancé sur cet aspect. Pour le moment un léger mieux a été enregistré en matière d'approvisionnement en électricité. " Seules les pannes techniques provoquent des coupures d'électricité. Nous ne sommes plus au stade des délestages programmés " se soulage Solo Andriamanampisoa. Qui entrevoit pour cette année la consolidation des acquis dans cette lutte de longue haleine pour remédier à des années de laxisme et de gabegie à la Jirama.