Madagascar: À votre santé

Santé passe richesse. Les pauvres en savent quelle chose. Se soigner est devenu un luxe réservé à une certaine catégorie de personnes.

Même les hôpitaux publics où tout est payant ne sont plus accessibles à la majorité de la population. On n'en veut pour preuve que le nombre d'appel SOS qui pour intervention chirurgicale, qui pour un traitement coûteux sur les réseaux sociaux. La dialyse pour l'insuffisance rénale, la chimiothérapie ou la radiothérapie pour le cancer coûtent la peau des fesses et ne sont pas à la portée des petites bourses. Plusieurs malades ont succombé à ces maladies faute de pouvoir payer les soins. Le drame c'est que plus le pays s'appauvrit, plus les maladies se multiplient. Même les maladies rares ou orphelines dont on vient de célébrer la journée mondiale se sont multipliées. Il y en a de toutes les sortes. Les cas de drepanocytose ou de mucoviscidose ont de quoi inquiéter les médecins. Ce sont des maladies dont le traitement coûte également cher et dont la chance de guérison est faible.

Le seul salut pour un grand nombre de gens réside dans les opérations gratuites à l'image de celles effectuées il y a quelques années par le bateau Mercy Ships. Des milliers de personnes ont pu se faire soigner après des années de désespoir. Toutes sortes de maladies ont pu être traitées. Depuis les malades ont de nouveau augmenté alors que le retour du bateau reste hypothétique. Heureusement qu'il y a aussi la mission régulière des Médecins de l'océan Indien qui effectuent des expéditions dans diverses régions de l'île. Des interventions à titre gratuit qui sauvent des milliers de vie, qui changent la vie de milliers de personnes depuis plusieurs années. Et cette mission continue au bonheur des gens se trouvant dans des endroits où les soins et les centres de santé sont presque inexistants.

L'opération Smille destinée à rendre le sourire aux personnes ayant une fente labiale est devenue une véritable institution et rend le salut à des milliers d'enfants et redonne espoir à des milliers de foyers.

Il y a désormais la caravane médicale initiée par le ministère de la Santé où des cliniques mobiles sillonnent les districts et les arrondissements pour procéder à des soins et consultations gratuites. Entamée avant hier et prévue pour dix jours à l'occasion de la journée de la femme, la caravane médicale fait l'objet d'un véritable assaut par une population avide de soins mais privée de moyens.

Il faut donc pérenniser ces genres d'initiatives à défaut de pouvoir les organiser de façon permanente.

Le coût exorbitant des soins est d'ailleurs une des raisons qui font que la médecine traditionnelle connaît un succès grandissant n'en déplaise aux autorités. C'est le dernier recours pour ceux qui n'ont pas de portefeuille à multiples poches. Et alors que les soins s'arrêtent au niveau des Centres de santé de base pour la santé publique, les tradipraticiens ont réussi à atteindre les dédales des petits quartiers.

Au-delà de l'aspect business de la médecine traditionnelle tout comme les grands laboratoires pharmaceutiques d'ailleurs, il faut saluer l'exploit de ces tradipraticiens d'avoir pu démocratiser leurs services avec leurs propres moyens. Et d'ailleurs la médecine traditionnelle existe dans tous les pays sans qu'elle empiète sur la médecine moderne. L'acupuncture chinoise est pratiquée dans le monde entier alors que les vertus des plantes medecinales chinoises ne sont plus à faire.

La pharmacopée traditionnelle continue d'exister et on continue de vendre les tapakazo à l'air libre dans les marchés. Les vendeurs de mangidy à base de mazambody, mandravasarotra, katrafay, talapetraka dont les vertus sont scientifiquement prouvées exercent leur gagne-pain sans problème. Le tort d'un certain centre de traitement traditionnel est d'avoir adopté un mode de communication moderne d'avoir donné une formation à son personnel et surtout de l'avoir médiatisé.

Il faut savoir que les publications sur les médicaments ne sont plus interdites ailleurs. La tradition a changé dans ce domaine.

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