Le candidat du parti au pouvoir au Nigeria, Bola Tinubu, 70 ans, a été élu dès le premier tour à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, avec une confortable avance de près de deux millions de voix sur les autres candidats, selon les résultats de la Commission électorale nationale indépendante publiés le 1er mars.
" Je suis profondément honoré que vous m'ayez élu pour servir notre pays bien aimé ", a lancé Bola Tinubu à ses partisans rassemblés en pleine nuit à son siège de campagne d'Abuja, saluant une " victoire de la démocratie ". Ses deux principaux adversaires ont toutefois dénoncé des fraudes "massives" lors du scrutin et réclamé son annulation, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours devant la justice les prochains jours.
Avec sa victoire, ce musulman multimillionnaire, ardent défenseur de la démocratie en exil dans les années 1990, a désormais gravi tous les échelons politiques. Une ascension rythmée par maintes accusations de corruption, sans qu'il ne soit jamais condamné.
Les experts ont décrit la présidentielle au Nigeria comme la moins prévisible depuis le retour de la démocratie en 1999. Surtout grâce à l'émergence d'un candidat surprise, Peter Obi, favori de la jeunesse urbaine, arrivé troisième derrière l'ancien vice-président Atiku Abubakar de l'opposition.