Le collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali a organisé mardi 28 février un rassemblement devant la cité administrative de Bamako et adressé une lettre au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour dénoncer la " corruption " et le " népotisme " dans les processus de recrutement.
" La fraude qu'il y a actuellement dans le recrutement, c'est du jamais vu ", assure un enseignant-chercheur malien. Le collectif des docteurs vacataires des universités, instituts et grandes écoles du Mali déplore l'opacité des processus de recrutement et dénonce des irrégularités et des cas de favoritisme.
Plusieurs chercheurs, membres de ce collectif ou non, enseignant dans des universités de la capitale ou à Ségou, se confient anonymement, car certains affirment avoir reçu des menaces de leur hiérarchie, d'autres craignent simplement d'exprimer une parole trop critique dans le contexte politique actuel.
" Ils favorisent les proches "
" Ils ont fait un appel à candidatures pour le recrutement de maîtres-assistants, nous étions plus d'une vingtaine de candidats. Mais lors de la proclamation des résultats, ils ont dit qu'une seule personne avait postulé, et c'est cette personne qui a été admise ", explique l'un d'eux. Plusieurs candidats joints par RFI assurent que leurs dossiers ont été écartés, effacés. " C'est comme s'ils n'avaient jamais existé ", explique un enseignant-chercheur. " Ils favorisent les proches des doyens ou des recteurs ", assure un autre.
Face à cette situation, le collectif exige l'annulation des recrutements validés en octobre dernier par les autorités de transition, l'organisation d'une nouvelle session de recrutement " digne de ce nom " et la démission pure et simple du ministre de l'Enseignement supérieur, Amadou Keita, qui a refusé de recevoir le collectif. Sollicité par RFI, le ministère n'a pas donné suite.