Afrique: Le Bénin muscle sa formation pour le développement du football jeune

Les sacres récents du Sénégal sur la scène africaine, avec dans les effectifs de nombreux joueurs issues des centres de formations du pays, ou encore la vaste politique de formation au Maroc mise en place notamment via l'académie Mohammed VI ont remis au goût du jour le débat sur la formation des footballeurs sur le continent africain.

Un territoire où les centres de formation ne manquent pourtant pas.

Et si Génération Foot et Diambars sont régulièrement repris en exemples ces derniers mois, d'autres pays ont fait des progrès considérables dans ce domaine.

Même son de cloche au Burkina Faso, demi-finaliste de la dernière édition de la CAN TotalEnergies, qui a vu des structures comme Salitas parvenir à sortir des joueurs devenus des cadres chez les Étalons.

Autant d'exemples sur lesquels veut s'appuyer le Bénin pour mener à bien sa politique de formation des jeunes pour développer son football au niveau local, mais aussi les différentes sélections.

C'est dans cette optique que Jean-Marc Adjovi-Boco a été nommé conseiller technique du ministre des Sports du Bénin. Une mission que l'ancien l'ancien international béninois prend à très à coeur.

" Le projet, c'est de développer le sport et le football en particulier à partir des petites catégories. Au Bénin on a décidé de travailler autour du sport scolaire ", détaille-t-il. " L'Etat a mis en place des classes sportives dans les 77 communes. C'est aussi construire des infrastructures. On a déjà construit 22 stades avec des terrains synthétiques, des pistes d'athlétisme et pouvant accueillir d'autres disciplines comme le volley-ball. Il faut souligner l'entente entre la Fédération béninoise de football et l'Etat qui travaillent main dans la main. "

A l'initiative du projet Diambars au Sénégal avec Bernard Lama, Patrick Vieira et Saër Seck, Jean-Marc Adjovi-Boco ne veut s'appuyer sur ce modèle, afin de pouvoir en faire davantage pour la jeunesse béninoise.

" Je pense que je pourrais apporter beaucoup plus à mon pays. On travaille bien, mais on peut toujours faire plus. Les gens doivent comprendre que ce qu'est devenu le Sénégal en gagnant tous ces trophées, ce n'est pas venu de nulle part. Il y a un vrai projet qui a été mis en place et on est assez fier d'avoir été un détonateur avec Diambars. Tous les pays devraient regarder ce que fait le Sénégal, mais aussi le Maroc qui travaille très bien. Ce sont des pays dont il faut copier les modèles ", fait-il savoir.

Pour cela, le Bénin a décidé d'aller chercher des experts dans la formation, des directeurs sportifs dont certains viennent de France.

" On a des résultats avec eux. On a un vrai projet qui est en train de se développer. La qualité de jeu produite par nos joueurs de la sélection U20, dont la grande majorité joue dans le championnat du bénin, montre que le travail commence à porter ses fruits ", estime t-il.

Des résultats qui commencent aussi à se voir au sein du championnat béninois de football, grâce notamment au financement du sport par les entreprises.

Un mécanisme qui va permettre de soutenir le football et les autres disciplines : " Il y a une volonté de professionnaliser le football. L'Etat a demandé à des entreprises de reprendre les clubs. Il y a aussi une taxe pour le développement du sport avec toutes les entreprises qui dépassent un certain montant dans leur chiffre d'affaires et doivent reverser 1 pour 1000 dans le développement du sport. Tout ceci prouve combien l'Etat a envie que le sport et le football se développent. "

Si ce vaste projet n'en est encore qu'à ses débuts, les premiers résultats ont pu être constatés au niveau du championnat scolaire, où le Bénin a remporté les finales régionales masculines et féminines qui se sont jouées en Côte d'Ivoire.

" Cela prouve qu'on travaille bien ", fait remarquer Adjovi-Boco, avant de nuancer : " Il y a encore du travail. C'est un premier pas en vue de mettre en place et développer le football des petites catégories. C'est une nécessité. En voyageant dans différents pays d'Afrique, j'ai pu constater que certains sont en avance sur la mise en place des centres de formation, mais en retard au niveau du sport scolaire. Et inversement aussi. Voyons donc où se font les bonnes choses et copions-les, partageons nos expériences en mettant en avant celles qui réussissent. On n'est pas obligé de tout le temps aller regarder ce qui se passe en Europe. "

Pour preuve, les exemples précédemment cités sur le continent ou encore les académies Jean-Marc Guillou au Mali ou en Côte d'Ivoire, qui ont vu éclore des joueurs qui ont eu des carrières au plus haut niveau.

Un chemin que veut suivre Jean-Marc Adjovi-Boco pour son pays grâce à ce système de formation mis en place à l'échelle nationale. Et il le promet : " Je pense que dans quelques années, le Bénin sera sur la carte du football africain. " promet-il.

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