Ile Maurice: Interrogatoire de Me Shakeel Mohamed - Les dessous d'une affaire tentaculaire

À peine Bruneau Laurette libéré sous caution, Me Shakeel Mohamed a été convoqué par la MCIT pour être interrogé sur une autre affaire. Il devra s'y rendre demain. Il sera interrogé sur un cas qui comprend une dénonciation à l'ICAC et une allégation de pots-de-vin

Selon nos informations, Me Shakeel Mohamed sera interrogé sur l'implication d'un des suspects dans le meurtre de Jean Desvaux Augustin, survenu en juin 2021 à Karo Kalyptis. À la suite de ce meurtre, qui a pour toile de fond une histoire de livraison de drogue, plusieurs personnes avaient été arrêtées, dont le client de Me Shakeel Mohamed. Mais par la suite, il s'était retracté.

Il nous revient que c'est sur ce volet de l'enquête que Me Shakeel Mohamed sera interrogé under warning. La convocation qu'il a reçue porte la signature du surintendant de police Ghoora. Dans son entourage, l'on fait ressortir que c'est le même policier qui a été contre-interrogé par l'avocat pendant les débats sur la libération conditionnelle de Bruneau Laurette. "C'est clairement un cas d'intimidation. Cela avait commencé avant lorsque ses services ont été retenus par l'activiste, et cela se poursuit."

Mais il y a plus dans cette affaire. Il nous revient que la mère du suspect dans ce meurtre a adressé une lettre à la commission anti-corruption le 16 février. Dans la correspondance, elle explique que lorsqu'elle était aux Casernes centrales à la suite de l'arrestation de son fils, "un policier s'était approché de moi pour demander si j'avais de l'argent. (...) Mo dir li mo éna Rs 30 000 ki mo fek gagn sit. Li dir mwa al vit lakaz. Kan nou vini, ou pa les personn trouvé, donn mwa Rs 30 000 la, ou met li dan enn lanvlop".

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Jointe au téléphone, elle ajoute que, ce jour-là, l'officier en question lui avait assuré que la fouille se passerait tranquillement. Lors de l'exercice, elle affirme avoir remis l'argent au policier. Puis, Rs 10 000 avaient été retrouvées dans l'armoire de son fils, et cet argent a été placé sous scellé. "À ce moment-là, j'ai obtempéré car j'avais peur que mon fils soit battu ou torturé en cellule."

Mais, avec le temps, dit-elle, elle s'est dit qu'elle travaille comme general worker et touche le salaire minimum, d'où la lettre de dénonciation.

Les proches du suspect : "Nous ne comprenons pas cette convocation"

Selon nos informations, la police interrogera Me Shakeel Mohamed sur le fait que son client se soit rétracté après qu'il a avoué avoir participé au meurtre. Dans l'entourage du jeune homme, ses proches ne sont pas loquaces car l'affaire en cours. Mais toujours est-il qu'ils confient que le jeune homme avait, au début, reçu de l'argent pour "pran sarz", raison pour laquelle il avait accepté de le faire, mais a décidé de se rétracter de son plein gré lorsqu'il a réalisé la gravité de sa décision. "Nous ne comprenons pas cette convocation", disent-ils.

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