En Côte d’Ivoire, l’industrie de la transformation du cacao enregistre depuis une décennie, une montée en puissance. Avec l’accroissement des investissements privés et les efforts des autorités pour améliorer le cadre des affaires, ce segment gagne en importance. Indique Agence Ecofin qui a eu accès à des informations de l’Icco.
« Sur le premier trimestre de la campagne cacaoyère 2022/2023 (octobre à décembre 2022), la Côte d’Ivoire a affiché la meilleure progression au niveau global des broyages. C’est ce qui ressort du dernier rapport sur le marché du cacao pour le mois de janvier publié par l’Organisation internationale du cacao (Icco). », ajoute la source.
Selon Icco qui cite des données du Groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao (Gepex), la Côte d’Ivoire a traité 233 743 tonnes de fèves depuis le début de la saison, soit 10,8 % de plus qu’un an plus tôt.
Ce niveau qui est de loin la plus importante croissance au niveau mondial tranche avec l’atonie enregistrée du côté des foyers traditionnels de consommation que sont l’Europe, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Nord où les industriels font face à des coûts de production plus élevés du fait de l’inflation et des dépenses en hausse pour l’énergie.
D’après les données de l’Association européenne du cacao (Eca), les broyages ont chuté de 1,7 % à 359 577 tonnes sur ladite période. Du côté de l’Asie, les volumes traités ont reculé de 0,2 % à 230 806 tonnes alors qu’aux Usa, le stock transformé s’est contracté de 8 % à 107 130 tonnes.
Pour l’Icco, la tendance positive de l’activité de transformation de cacao en Côte d’Ivoire pourrait se confirmer encore sur le long terme à mesure que l’industrie accueillera de nouveaux projets. Le gouvernement envisage notamment de lancer trois nouvelles usines d’une capacité combinée de traitement de 250 000 tonnes de cacao d’ici la fin d’année.
Alors que ces différentes initiatives devraient booster la capacité installée de transformation du pays la faisant dépasser les 700 000 tonnes, le groupe intergouvernemental souligne que des défis demeurent.
En effet, si la petite traite d’avril à septembre est vendue d’ordinaire à tarif réduit aux transformateurs en raison de la taille et de la qualité des fèves, l’Icco souligne que pour traiter la moitié de sa récolte, la production de la campagne principale (jusqu’à 80 % de l’offre annuelle) devra être plus mise à contribution.
Dans cette optique, l’organisation souligne que les exportateurs seront en première ligne sur la question de la disponibilité de la fève. Le cacao récolté pendant la récolte principale étant de qualité supérieure est donc plus valorisé à l’export, la grosse question sera donc de savoir si les négociants préfèreront mobiliser leurs stocks pour les besoins de transformation sur place ou opteront pour l’exportation.
Plus globalement, l’Icco estime que le marché du cacao devrait connaitre un déficit de 60 000 tonnes en 2022/2023, soit 4 fois moins que les estimations pour la saison 2021/2022 (287 000 tonnes). La récolte est attendue en hausse de 4 % à 5,01 millions de tonnes tandis que les broyages mondiaux afficheront une contraction de 0,6 % à 5,02 millions de tonnes.