Depuis plusieurs semaines, un vent de contestation souffle au sein du PDCI/RDA, porté par des mouvements proches du parti. Ces frondeurs déplorent un parti sclérosé et appellent à la tenue rapide d'un congrès pour clarifier une stratégie et choisir un candidat en vue de la présidentielle de 2025.
Parmi ceux-ci, Noël Akossi Bendjo, ancien maire de la commune du Plateau, par ailleurs conseiller spécial du président Henri Konan Bédié, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale selon qui, le PDCI-RDA regorge d'innombrables cadres qui ont les capacités humaines, matérielles et relationnelles en interne et en externe, pour conduire le parti vers de nouveaux destins.
Malgré cette crise interne, l'ancien chef de l'Etat, qui entend manifestement être candidat unique à sa propre succession, garde la haute main sur son parti. Se posant comme l'unique garant de la survie d'un parti affaibli, celui qui disait déjà " ne pas avoir d'amis mais des suiveurs ", se dit toujours prêt pour " le service " et n'hésite pas à mettre en garde tous ceux et celles qui poseront des actes contraires au renforcement de la cohésion au sein du parti. Au regard de tous ces faits, la question que l'on pourrait se poser, est la suivante: qu'est-ce qui fait encore courir tant Henri Konan Bédié à 88 ans ?
Bédié doit avoir le courage de faire le deuil de son ambition irrépressible de prendre revanche
En effet, de tous les poids lourds de la scène politique ivoirienne, le Sphinx de Daoukro, ainsi qu'on le surnomme, est le plus âgé. Ambassadeur, maire, ministre, président de l'Assemblée nationale, chef de l'Etat... il a connu ses moments de gloire. " Nzueba " a tant donné au PDCI et à la Côte d'Ivoire qu'il serait maintenant judicieux et sage de sa part, de savoir lâcher du lest en acceptant de faire valoir ses droits à la retraite.
Qu'il accepte maintenant d'être comme le souhaitent de nombreux militants, le " MANDELA DE LA COTE D'IVOIRE " auprès de qui viendra s'abreuver toute personne en quête de sagesse, peu importe son appartenance politique. En tous les cas, si le PDCI -RDA veut se donner des chances de rediriger la Côte d'Ivoire, après 40 ans de gestion du pouvoir d'Etat et 23 ans dans l'opposition, son leader actuel contesté doit avoir le courage de faire le deuil de son ambition irrépressible de prendre sa revanche, de jouer le " match retour " après un pouvoir perdu en fin 1999. Dans le cas contraire, le parti de Houphouët Boigny court le risque de se fragiliser davantage, au grand bonheur du parti au pouvoir.