Afrique de l'Ouest: Dénonciaton de l'accord militaire entre le Burkina et la France - Ouagadougou dans les pas de Bamako

Dénonciaton de l'accord militaire entre le Burkina et la France - Ouagadougou dans les pas de Bamako
analyse

Décidément, l'épais nuage qui a assombri l'axe Ouagadougou-Paris, n'est pas prêt de se dissiper de sitôt. Bien au contraire, la météo n'offre aucune éclaircie permettant d'envisager, dans l'immédiat, un retour à la normale. En effet, après avoir exigé et obtenu le départ de l'ambassadeur de France au Burkina, et celui de la force Sabre basée dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou depuis quelques années, les autorités de la transition, comme si elles voulaient couper le cordon ombilical avec l'ancienne puissance coloniale, sont passées à une nouvelle étape. Elles dénoncent désormais l'accord d'assistance militaire technique conclu le 24 avril 1961 à Paris, entre la Haute Volta d'alors et la République française, y compris ses deux annexes.

En conséquence, Ouagadougou demande à Paris de " prendre des dispositions diligentes " en vue du " départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè " et cela, dans un délai d'un mois. Ouagadougou voudrait marcher dans les pas de Bamako qu'elle ne s'y prendrait pas autrement ; tant les deux capitales, en plus de dénoncer les accords militaires conclus avec l'ancienne métropole, n'ont eu de cesse de claironner leur volonté de diversifier leurs partenaires.

La seule différence, s'il en est, c'est que la rupture, pour ainsi dire, entre Paris et Bamako, s'est opérée sur fond de passe d'armes alors qu'avec Ouagadougou, tout se déroule, jusque-là, dans le strict respect des différentes parties.

La dénonciation par le Burkina Faso, de l'accord militaire de 1961, constitue un véritable camouflet pour la France

A preuve, l'Etat-major général des armées du Burkina et le commandement de la force Sabre ont fraternisé au cours d'une cérémonie solennelle de descente de drapeaux, au cours de laquelle certains soldats tricolores ont été distingués pour services rendus à la Nation burkinabè. Ce qui n'a pas été le cas au Mali où les soldats de Barkhane, peut-on dire, sont partis sur la pointe des pieds, accusés qu'ils étaient, d'être à l'origine de tous les malheurs du pays.

En tout cas, la dénonciation par le Burkina Faso, de l'accord militaire de 1961, constitue un véritable camouflet pour la France dont le président, naguère seulement, appelait à un changement de paradigme pour ne pas dire à un partenariat renouvelé avec l'Afrique. A qui la faute ? La France n'aura qu'à s'en prendre à elle-même ; elle qui, pendant des décennies, a toujours fait dans la duplicité avec parfois une posture paternaliste qui frisait la condescendance.

En réalité, ce sont ses propres turpitudes qui la rattrapent si bien qu'elle ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cela dit, le tout n'est pas de dénoncer des accords. Il faut que les autorités de la transition travaillent à ce que suivent les résultats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme de sorte que les Burkinabè que l'on sait fort éprouvés, n'aient pas à regretter le départ total des Français.

Autrement, on penserait à de la diversion pour faire oublier les malheurs qui viennent encore de frapper le pays. En tous les cas, s'il est vrai que des localités entières ont été reconquises par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et leurs supplétifs, force est de reconnaître que le pays continue d'enregistrer des attaques sanglantes dont les plus récentes ont été enregistrées à Déou et Tin-Akoff dans le Sahel et Partiaga dans la région de l'Est.

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